Le lac d’Issarlès, situé sur la montagne ardéchoise, connaît actuellement l’un de ses niveaux d’eau les plus bas, 21 mètres en dessous de la cote estivale. Ce phénomène, qui inquiète les habitants et les autorités locales, est dû à une combinaison de facteurs liés à l’exploitation hydroélectrique et aux conditions climatiques.
Depuis 1954, le lac d’Issarlès est relié à la centrale hydroélectrique de Montpezat-sous-Bauzon par un réseau de canalisations. EDF prélève l’eau du lac pour produire de l’électricité, ce qui fait baisser son niveau. Ce pompage est strictement encadré : entre le 15 juin et le 15 septembre, EDF est tenu de maintenir un niveau suffisant pour permettre les activités touristiques, comme la baignade. Cependant, en dehors de cette période, l’entreprise peut abaisser le niveau du lac, ce qui a conduit à la situation actuelle.
Bien que ce type de gestion de l’eau soit habituel, la maire de la commune, Laurence Prévost, exprime une inquiétude croissante. Le lac peine de plus en plus à se remplir chaque année, notamment en raison des sécheresses prolongées au printemps et de la diminution des chutes de neige, qui sont des facteurs essentiels pour alimenter les réserves d’eau.
À ce jour, la cote du lac est de 977 mètres, mais elle peut encore descendre jusqu’à 960 mètres, selon les droits d’EDF. La maire craint que si les précipitations printanières sont insuffisantes, le niveau du lac ne puisse atteindre la cote touristique de 998 mètres, essentielle pour le maintien de l’attractivité touristique du village. Le lac est en effet l’une des principales attractions de la région, représentant un pilier de l’économie locale.
Le bassin versant du lac d’Issarlès alimente non seulement la centrale de Montpezat, mais aussi les barrages du Gage et de Lapalisse. Un système complexe où l’eau retenue devrait normalement s’écouler vers la Loire, mais qui passe sous la ligne de partage des eaux pour être redirigée vers l’Ardèche et le Rhône. Cette gestion de l’eau, couplée à un climat de plus en plus sec, pose la question de la durabilité de cette situation pour l’avenir du lac et de la région.
La préoccupation des élus locaux reste donc de savoir comment concilier les impératifs hydroélectriques avec les besoins touristiques et écologiques du territoire, dans un contexte climatique de plus en plus incertain.
Journal Toulousain
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