Une solution inédite a été déployée sur le territoire de Montpellier dans le cadre de la surveillance des maladies transmises par les moustiques. Il s’agit d’un dispositif qui permet de les détecter dans l’environnement, avant même l’apparition de cas.
Dengue, chikungunya, virus du Nil occidental, Usutu… Autant de virus que peuvent transmettre les moustiques. Et ce, pas uniquement dans les zones endémiques comme l’Asie du Sud-Est, l’Amérique latine ou certaines îles des Caraïbes. En effet, des cas autochtones, c’est-à-dire des personnes qui ont contracté la maladie sans avoir voyagé dans ces lieux, sont aujourd’hui détectés en Occitanie.
Face à cette « montée en puissance des virus transmis par les moustiques », la Région Occitanie et la Métropole de Montpellier ont décidé de faire appel à MISArbO (Méthodologie innovante de surveillance des arbovirus). Inédit, ce programme de biosurveillance territoriale permet de détecter les virus dans l’environnement, avant même l’apparition de cas humains ou animaux. L’objectif : « prévenir les crises sanitaires ».
« MISArbO, c’est un outil de biosécurité de terrain. Détecter un virus dans l’environnement, avant qu’il ne provoque un seul cas humain, c’est protéger la population avec un temps d’avance », estime Franz Durandet, PDG de la biotech montpelliéraine IAGE qui porte le projet avec des chercheurs de l’Université de Montpellier (Unité PCCEI) et Altopictus, opérateur de lutte antivectorielle pour l’Agence régionale de santé Occitanie.
Le professeur Yannick Simonin, virologue à l’université de Montpellier, est du même avis : « Trop souvent, les cas d’arboviroses sont détectés tardivement sur notre territoire. Mettre en place des stratégies de détection précoce dans l’environnement, notamment dans les zones humides pour le virus du Nil Occidental permettrait d’anticiper plus efficacement les risques, comme le propose le projet MISArbO ».
Mais alors, comment ça marche ? En fait, ce système se base sur l’analyse des eaux de gîtes larvaires et zones humides, le piégeage de moustiques et la surveillance des eaux usées. L’année dernière, il a ainsi permis d’identifier le virus du Nil occidental dans 11 communes. Et ce, « plusieurs semaines avant l’apparition de cas cliniques ». Ce qui permet ensuite aux autorités de « déclencher des mesures ciblées et raisonnées », « d’économiser les ressources publiques » et « de réduire l’impact sanitaire et écologique des interventions ».
Héloïse Thépaut
Formée à l'ISJT, Héloïse Thépaut est passée par La Tribune et l'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2022. Elle traite l'actualité dans les départements de la Haute-Garonne et de l'Hérault, mais aussi de la Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne, de l'Essonne, des Hauts-de-Seine et de l'Ardèche.
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