Dès le mois de juillet prochain, la Métropole de Montpellier lance une expérimentation de taxe sur les ordures ménagères incitative (TOMi) dans un quartier de la ville et une commune de l’agglomération. Annoncée lors du Conseil métropolitain de ce mardi 3 juin, cette initiative s’inscrit dans un cadre plus large d’études afin d’améliorer la gestion des déchets dans la Métropole.
Confrontée à une impasse en ce qui concerne la gestion de ses déchets, la Métropole de Montpellier a décidé de franchir un cap. Lors du Conseil métropolitain de ce mardi 3 juin, le président Michaël Delafosse et le vice-président en charge des déchets, René Revol, ont annoncé une expérimentation dès le mois de juillet : la mise en place d’une taxe incitative sur les ordures ménagères (TOMi).
Le principe est simple : faire payer les usagers en fonction de la quantité de déchets qu’ils produisent, afin d’encourager une réduction à la source et de faire évoluer les comportements. Un test sur six mois dont les résultats pourraient dessiner la trajectoire d’un changement profond dans la politique de gestion des déchets du territoire.
L’expérimentation de la taxe incitative n’arrive pas par hasard. Elle s’inscrit dans un contexte critique que Michaël Delafosse n’a pas hésité à qualifier de « situation de fiasco depuis des décennies sur la question des déchets ». La Métropole est aujourd’hui dans une position unique en France : « Nous sommes la seule métropole qui exportons nos déchets », a-t-il rappelé. « 4 600 camions partent chaque année vers des sites qui, pour beaucoup, nous refusent désormais », a-t-il ajouté, dénonçant une fuite en avant coûteuse, polluante et politiquement irresponsable.
Le président de la Métropole pointe également l’état dégradé des infrastructures locales, notamment l’usine Amétyst : « Amétyst ne fonctionne pas. Il faut se le dire ». Pollutions olfactives, nuisances pour les riverains, inefficacité du tri : les griefs sont nombreux. « Les microplastiques ne sont pas micros. Ils sont plastiques et ils sont envoyés dans la terre, générant d’autres problèmes », insiste-t-il.
Face à cette situation, l’équipe métropolitaine veut donc renverser la logique : « On propose une stratégie globale de tri, de réduction des déchets, pour lesquels nous devons collectivement et en permanence nous mobiliser ». La TOMi devient alors l’un des leviers de cette transformation.
Pour René Revol, cette expérimentation est un acte préparatoire essentiel avant toute généralisation. « Nous allons l’expérimenter pendant six mois pour voir comment ça marche, pour que ça démarre, pour qu’ensuite, dans la mandature suivante, ceux qui seront en responsabilité auront les résultats de cette expérimentation pour pouvoir généraliser la méthode », a-t-il précisé.
Le but affiché : sortir d’une logique de gestion opaque et imposée, et tester une méthode qui pourrait transformer durablement la relation des habitants à leurs déchets.
L’initiative est également un marqueur de la volonté d’engager un débat de fond sur l’intérêt général. « C’est un débat métropolitain que nous n’avons jamais conduit », a rappelé Michaël Delafosse. Pour lui, la TOMi n’est pas une fin en soi, mais un outil pour que chacun prenne conscience de son rôle. « Est-ce que la métropole assume pleinement sa compétence sur la gestion des déchets ? Ou est-ce qu’on continue cette fuite en avant ? », a-t-il interrogé, appelant à rompre avec le désengagement passé.
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