Alors qu’une étude prévoit une saturation du périphérique de Toulouse aux heures de pointe le soir dès 2030, le maire de L’Union, Marc Péré, appelle les élus de la Métropole à agir. Pour lui, il est temps de changer de paradigme.
Il appelle à « changer d’échelle et de cap ». Marc Péré, à la tête de la Ville de L’Union, a envoyé une lettre à tous les édiles de la Métropole de Toulouse suite au dernier dîner des maires. Lors de celui-ci, Marc Péré avait évoqué une étude sur les prospectives multimodales sur l’aire métropolitaine toulousaine. Et celle-ci est peu réjouissante. Réalisée par le bureau d’études en ingénierie Transports et Mobilité CITEC et publiée en 2023, elle dresse effectivement « un tableau noir des déplacements en 2030 » dans l’agglomération. Alors que l’échéance approche, l’élu a donc écrit un courrier à l’ensemble des maires avec un extrait de cette étude pour renouveler son appel à agir.
Dans le détail, celle-ci intègre notamment « les projections socio-économiques 2030 issues du PDU (+16% de population et +29% d’emplois, générant 16% de déplacements supplémentaires entre 2017 et 2030) », « la totalité des projets de transports collectifs du PDU : la troisième ligne de métro (M3) Toulouse Aerospace Express, Linéos, Ceinture Sud… », « les améliorations d’axes ferroviaires » et « les projets routiers dont la mise en œuvre est considérée comme probable à 2030 ». Autant de projets qui permettraient aux « transports collectifs et modes actifs d’absorber l’essentiel des déplacements supplémentaires sur le cœur d’agglomération ».
Une bonne nouvelle, donc, pour « Toulouse intra-muros » qui devrait échapper à la saturation « grâce à la troisième ligne de métro et à l’investissement financier colossal qu’elle représente », note Marc Péré. Mais le reste de la Métropole ne pourra pas en dire autant. « Les déplacements continuent également de s’accroître fortement en périphérie, y compris sur des liaisons pour lesquelles les modes alternatifs à la voiture restent insuffisamment efficaces à 2030 », peut-on lire dans l’étude. Ainsi, CITEC prévoit pour 2030 un « périphérique désormais saturé dans son ensemble en heure de pointe du soir », « la densification de la circulation sur les pénétrantes autoroutières (RN124, A64, RD2, A621, RD916, RD50…) » et « une saturation du réseau routier qui s’étend davantage à l’Ouest qu’à l’Est et de manière plus marquée ».
Un diagnostic qui « ne peut rester lettre morte », selon Marc Péré. « Nous ne pouvons pas nous contenter de stratégies qui visent uniquement à absorber l’essentiel des déplacements supplémentaires sur le cœur de l’agglomération, en laissant la périphérie en tension », estime l’élu. Pour lui, il faut miser sur le ferroviaire. « Il nous semble donc impératif d’investir massivement dans le rail : développer des lignes régionales structurantes, des lignes locales, des RER métropolitains ainsi que des interconnexions efficaces. Sans un maillage ferroviaire solide, nous resterons prisonniers de réponses partielles qui ne suffisent pas face au défi », considère le maire de L’Union.
C’est pourquoi il juge le calendrier du RER métropolitain « bien trop long ». « Reporter aux années 2040 et suivantes les investissements majeurs pour le SERM n’est pas acceptable, au regard de l’urgence : si nous voulons répondre aux enjeux de mobilité pour les première, deuxième et troisième couronnes, ce calendrier doit être impérativement accélérer au risque sinon de rendre les déplacements dans notre métropole invivables », affirme-t-il. Et « pour financer ces ambitions », Marc Péré évoque le versement mobilité. Cette taxe, destinée à financer les transports en commun est due par toute entreprise des secteurs public et privé, employant 11 salariés et plus et se trouvant dans le périmètre d’exploitation de Tisséo, constitue, d’après lui, « une piste pragmatique ». « Nous devons à nouveau collectivement demander que son taux soit relevé », conclut le maire.
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