Candidat à sa propre succession, Jean-Luc Moudenc ouvre sa campagne des élections municipales sous le signe de la sécurité. Parmi ses premières mesures annoncées : l’installation d’au moins une caméra dans chaque rue de Toulouse.
« Je suis candidat pour protéger l’avenir de Toulouse », déclare Jean-Luc Moudenc. À 129 jours du scrutin des Municipales, le maire sortant, qui avait annoncé se présenter à sa réélection en 2023, ouvre sa campagne avec un mot d’ordre : « travailler plus que jamais à la protection des Toulousains, pour aujourd’hui et pour demain à la consolidation de nos acquis, car les succès de Toulouse ne sont pas éternels, et à relever sans tarder les défis de l’avenir ». Et ce, « parce que notre monde est redevenu dangereux ». « La sécurité reste et restera au premier rang de nos préoccupations et nous formulerons donc des pistes d’action concrètes pour aller plus loin », indique Jean-Luc Moudenc qui a dévoilé sa toute première proposition.
Il souhaite ainsi « que toutes les rues de Toulouse bénéficient d’au moins une caméra de vidéo de protection ». La Ville rose en compte actuellement 682 sur son espace public, alors qu’elles étaient au nombre de 21 en 2014, soit une multiplication par 30. Et ce n’est que le début puisque Toulouse dispose de plus de 2 000 rues, sans compter les avenues et les chemins. Le maire n’a pas précisé combien cette mesure pourrait coûter, le budget alloué à la sécurité s’élevant déjà à 42 millions d’euros sur le mandat 2020-2026, contre 16,4 sur le précédent. Un triplement de l’investissement que Jean-Luc Moudenc justifie par « la mise en place et la montée en puissance d’une politique de sécurité nourrie par des moyens humains et techniques considérables ».
D’ailleurs, l’élu estime que son équipe « a accompli des progrès d’une ampleur jusqu’ici inconnue dans l’action municipale et métropolitaine », malgré « la succession inédite de crises ». Pour appuyer ses propos, il cite également le développement des pistes cyclables et des transports en commun, dont la ligne C du métro, le téléphérique et le prolongement du tramway, la plantation « de près de 100 000 arbres en 12 ans », les 40 nouvelles écoles ou encore la rénovation du patrimoine. Mais Jean-Luc Moudenc assure : « Notre bilan, pour consistant qu’il soit, n’est pas, à mes yeux, un motif d’autosatisfaction, c’est un socle pour aller plus loin. Une preuve du sérieux des propositions nouvelles que nous présenterons dans les mois à venir ».
D’ores et déjà, le maire a fait une seconde proposition : « généraliser pour tous la mutuelle communale créée avec succès ». Mise en place en janvier 2022 et promesse de campagne de 2020, celle-ci est, pour le moment, seulement proposée aux seniors toulousains, précisément aux plus de 60 ans, de tous revenus convenus. Elle s’ouvrirait donc à l’ensemble des habitants. Et ce n’est pas la seule mesure prévue par le maire sortant. « Nous accélérerons tout ce qui renforcera la bonne santé des habitants de notre ville, que ce soit l’offre de soins près de chez soi, l’amélioration continue de la qualité de l’air, des plantations d’arbres systématiques partout où cela sera possible », avance Jean-Luc Moudenc.
Troisième et dernière proposition : « ne pas augmenter, au cours du mandat à venir, ni le taux de la taxe foncière, ni celui de la CFE, la cotisation foncière des entreprises ». « Ainsi, nous prolongerons la stabilité fiscale que nous avons pratiquée depuis ces 10 dernières années, contrairement à bien d’autres grandes collectivités françaises », souligne le maire. « Un engagement de
sérieux auprès de nos concitoyens », selon lui. Alors même que « les difficultés financières de l’Etat vont certainement se traduire par des ponctions financières qu’il nous imposera au cours du mandat à venir, et ce quel que soit le gouvernement qui tiendra les rênes de notre pays ».
Sans entrer dans le détail, le maire évoque également « des aménagements et des équipements supplémentaires » dans tous les quartiers et « de nouveaux investissements en faveur de la mobilité respectueuse de l’environnement seront indispensables ». « Nous nous projetterons au delà de la ligne C du métro. C’est-à-dire qu’une fois qu’elle entrera en service, il ne faudra pas considérer, qu’en matière de transport commun, le travail sera achevé. L’idée est de prévoir des investissements nouveaux qui seront nécessaires pour transporter davantage de monde sur l’agglomération toulousaine », explique le candidat qui garantit, dans le même temps, « le maintien des investissements routiers ».
Autant de propositions qu’il fait pour que « notre chère cité évolue toujours dans la bonne direction, que les Toulousaines et les Toulousains vivent mieux en 2032, et plus encore à l’horizon 2050, qu’aujourd’hui ». Jean-Luc Moudenc tient d’ailleurs à affirmer : « Je ne suis pas candidat pour moi même, ni pour ma carrière ». « J’arrive à un moment de ma vie où je n’ai plus grand-chose à prouver, où une victoire municipale de plus n’est pas indispensable à mon parcours, où il me faut songer à la transmission du flambeau », confie l’élu qui n’a pas « l’intention de rester maire de Toulouse jusqu’à 90 ans ». Toutefois, la question de son successeur « n’est pas d’actualité » et « se posera dans les années à venir ».
Pour le moment, le maire préfère se concentrer sur les élections municipales avec « l’état d’esprit d’un challenger ». « Quand on en est un, on se donne à fond. Dans cette élection, rien n’est fait. D’autant que le contexte politique général fait que tout est très mouvant, très incertain », considère-t-il. Et même s’il « se présente devant les Toulousains avec un bilan extrêmement solide », il se dit « suffisamment expérimenté pour savoir que les attentes des électeurs vont toujours au-delà ». « Je connais trop cette ville pour aller à ce combat la fleur au fusil en pensant que les choses sont gagnées ou qu’elles vont être faciles. Rien n’est gagné et ça ne va pas être facile », conclut Jean-Luc Moudenc qui présentera sa liste, majoritairement citoyenne, d’ici Noël.
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