1900 € pour nettoyer du fumier : la Mairie de Toulouse envoie la facture aux agriculteurs

Au lendemain de l’action coup de poing menée par une centaine d’agriculteurs devant les locaux d’Europe Écologie Les Verts à Toulouse, la Mairie a annoncé adresser une facture de 1 900 euros à la Coordination Rurale 31. Celle-ci représente le montant du nettoyage du fumier et des déchets déversés sur l’espace public.

Ce mardi 22 juillet, des dizaines d’agriculteurs de la Coordination Rurale de la Haute-Garonne se sont rassemblés aux abords du local d’Europe Écologie Les Verts (EELV) à Toulouse. Ils y ont alors déversé fumier et déchets agricoles en réaction aux propos de la députée EELV Sandrine Rousseau, sur l’adoption de la loi Duplomb à l’Assemblée nationale.

Cette dernière avait alors déclaré sur le plateau de Le Média concernant les agriculteurs : « J’en ai rien à péter de leur rentabilité. » Ces mots, perçus comme une provocation par les paysans, ont ravivé des tensions déjà vives. Face aux conséquences matérielles de cette manifestation, la Mairie de Toulouse a choisi de réagir fermement, en envoyant la facture du nettoyage à la CR31.

La facture salée adressée à la Coordination rurale de la Haute-Garonne

Dans un courrier daté du 23 juillet, signé par Emilion Esnault, adjoint au maire en charge de la sécurité et de la bonne tenue de l’espace public, la Mairie de Toulouse informe la Coordination Rurale 31 de l’envoi d’une facture de 1 900,88 euros. Cette somme correspond au nettoyage effectué par les services municipaux après le dépôt de fumier et d’ordures devant la permanence EELV et la cité administrative.

Dix-huit agents ont été mobilisés, selon la Mairie, pour 34,5 heures de travail. « Toute personne ou organisation qui salit le domaine public supporte exclusivement le coût des opérations », précise la lettre, qui rappelle l’application systématique de ce principe, quelles que soient les motivations de l’action.

1900€. C'est le coût des 34h de travail de nos agents, qui ont du nettoyer purin et ordures déversés par la coordination rurale
Comme ns l'avons fait à chaque fois, nous refacturons ces coûts.
De telles actions n'ont plus leur place. Et ne peuvent se substituer au débat public pic.twitter.com/KXyRxaGRzI— Emilion Esnault (@EmilionEsnault) July 23, 2025

Interrogé par Le Journal Toulousain, Maxime Raud, président de la Coordination Rurale de la Haute-Garonne, a réagi sans détour : « La réponse est simple, nous réutilisons l’expression de Sandrine Rousseau : rien à péter ! » Pour le syndicat agricole, cette opération avait pour objectif de dénoncer un mépris ressenti envers une profession fragilisée.