Ce mardi 22 juillet au soir à Toulouse, une centaine d’agriculteurs a déversé du fumier et des déchets devant les locaux d’Europe Écologie Les Verts (EELV). Une action coup de poing motivée par une profonde colère, à la suite des propos jugés méprisants de la députée Sandrine Rousseau sur la rentabilité des exploitations agricoles après l’adoption de la loi Duplomb.
Le climat entre le monde agricole et une partie des responsables politiques écologistes est tendu. À Toulouse, les agriculteurs ont à nouveau manifesté leur colère de manière spectaculaire ce mardi 22 juillet au soir, avec le déversement de déchets devant le local d’EELV. En cause : une phrase prononcée par Sandrine Rousseau, quelques jours plus tôt, à propos de la rentabilité agricole.
Ce mardi, les abords du local d’Europe Écologie Les Verts (EELV) à Toulouse ont été recouverts de fumier et de déchets agricoles. L’opération, menée en début de soirée par des membres de la Coordination Rurale d’Occitanie, permettait de dénoncer les propos de Sandrine Rousseau, tenus le 11 juillet sur le plateau de Le Média, alors qu’elle était interrogée sur l’adoption de la loi Duplomb à l’Assemblée nationale : « J’en ai rien à péter de leur rentabilité et je pense que ce n’est pas le sujet. » Une déclaration qui a immédiatement déclenché une vague d’indignation dans le monde agricole, déjà sous tension.
Dans une réponse diffusée sur Facebook, la Coordination Rurale du Tarn a dénoncé des paroles « inacceptables », estimant qu’elles reflètent « un mépris évident à l’égard de femmes et d’hommes qui nourrissent ce pays ». Le syndicat rappelle qu’« un agriculteur sur cinq vit aujourd’hui sous le seuil de pauvreté » et souligne que « la rentabilité n’est pas un luxe, c’est une condition de survie ».
Le ton se durcit encore dans cette lettre ouverte adressée à la députée : « Par vos paroles blessantes et condescendantes, vous insultez non seulement une profession tout entière, mais également des territoires entiers. »
Par ailleurs, les agriculteurs tiennent à préciser que cette action n’est pas la seule menée ce soir-là. Si la phrase de Sandrine Rousseau est la raison principale de leur mécontentement, une autre problématique a également été mise en avant mardi. Après avoir déversé leur colère devant les locaux d’EELV, les manifestants de la Coordination rurale se sont ensuite dirigés vers les bureaux de la DRAAF Occitanie à Toulouse, pour y faire une action similaire.
La raison ? « C’était pour les aides de la FCO (fièvre catarrhales ovine) et pour dire non à l’abattage des troupeaux en entier à cause de cette maladie », explique Maxime Raud, président de la Coordination rurale de la Haute-Garonne au Journal Toulousain. Il poursuit : « Parce qu’il y en a qui ont perdu dans les 50 à 70% de leurs troupeaux de petits ruminants l’année dernière et ils attendent toujours le versement de ces aides qui leur était promis au mois de février ou de mars de cette année. »
Du côté des écologistes toulousains, la condamnation de l’action est immédiate. Sur X (ex-Twitter), Régis Godec, chef de file des écologistes aux élections municipales de 2026, déclare : « Quelles que soient les revendications, cette atteinte à l’encontre d’un mouvement politique est inacceptable. Nous souhaitons un dialogue avec ses représentants. »
Hélène Cabanes, conseillère municipale EELV, a également tenu à rappeler que les écologistes ne sont pas les ennemis des agriculteurs : « Contrairement à ce que pensent certains agris, les Écolos sont leurs alliés : opposés au traité de libre-échange, pour un métier rémunérateur, pour la défense de la santé, contre la loi Duplomb. »
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