Dominique Faure, la maire de Saint-Orens, vient de sortir un livre sur son expérience au sein du gouvernement : “Au cœur du pouvoir, journal d’une ministre au service des territoires”. Une plongée dans le quotidien de l’élue qui fait désormais cap vers de nouveaux objectifs.
Dominique Faure a passé 26 mois au cœur du pouvoir. Quatre en tant que secrétaire d’Etat à la Ruralité et 22 en tant que ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité. Deux années « hors du commun » que la maire de Saint-Orens a décidé de retracer dans un livre, publié aux éditions Privat, le 19 juin dernier : “Au cœur du pouvoir, journal d’une ministre au service des territoires”. Véritable journal de bord, cet ouvrage embarque le lecteur aux côtés de l’élue sur ce navire lancé à toute vitesse que sont ses missions au gouvernement. En effet, Dominique Faure ne s’arrête plus à partir du moment où Élisabeth Borne, alors Première ministre, lui propose de devenir secrétaire d’État, le 3 juillet 2022, puis ministre le 27 novembre 2022. Réunions, entretiens, séances de travail, rencontres, inaugurations et cérémonies… L’expression « avoir un agenda de ministre » prend alors tout son sens. Une intensité de travail qui « ne gêne pas » l’élue qui s’est « rapidement adaptée à cette nouvelle vie ». « Dans ma vie professionnelle, j’ai toujours été extrêmement active et engagée. J’ai cette soif de donner le meilleur de moi-même et donc d’être dans l’action. Et quand vous êtes passionnée, comme moi, par la chose publique, vous vous donnez à fond », confie Dominique Faure qui a été ingénieure et femme d’entreprise, mais aussi sportive de haut niveau dans le tennis, avant de se lancer en politique.
Redevenue maire de Saint-Orens et vice-présidente de la Métropole en février dernier, l’élue n’a pas, pour autant, levé le pied. « Je suis toujours sur tous les fronts parce qu’en plus de ma mairie et de ma vice-présidence, une mission en matière d’aménagement du territoire m’a été confiée en mai dernier et jusqu’au mois de décembre par le ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, François Rebsamen. C’est un enjeu énorme qui est au cœur de mon portefeuille ministériel », considère-t-elle. Dominique Faure, si elle n’a pas été reconduite au gouvernement après la dissolution, y garde donc un point d’ancrage. Sans, toutefois, délaisser Saint-Orens. « Je consacre beaucoup de temps au contact de la population, que ce soit dans la rue, les commerces ou les associations », assure l’édile qui se considère « plus efficace » qu’avant. « J’ai davantage d’expérience et donc je vais plus vite dans les décisions. J’ai beaucoup appris lors de mon passage au gouvernement et je peux mettre ces compétences au service de la Mairie », affirme l’élue. Mairie que Dominique Faure est « heureuse » d’avoir retrouvée, elle qui n’avait pu « retenir une larme » en la quittant. « Cela m’a fait chaud au cœur de retrouver cette équipe dont je m’étais quelque peu éloignée pendant deux ans et demi. Même si je venais au moins une ou deux fois par mois, le week-end, sur la commune, je n’étais pas autant présente qu’aujourd’hui », indique-t-elle.
Pour autant, son écharpe de maire, Dominique Faure, n’était pas certaine de la reprendre il y a quelques mois de ça. Elle comptait effectivement la laisser à Serge Jop, qui l’a remplacée pendant sa mission au gouvernement, et patienter jusqu’aux Municipales de 2026. Mais l’agenda politique en a décidé autrement. « C’est l’équipe métropolitaine qui voulait que je reprenne les rênes plus tôt. Elle m’a demandé de revenir dès février pour le débat d’orientation budgétaire et le vote du budget qui sont des moments forts, un an avant l’élection municipale », raconte l’ex-ministre. En tout cas, elle n’est pas déçue d’être passée de ministre à maire, même si son expérience a été écourtée avec la dissolution. Pour celle qui a été à la tête de la Ville de Saint-Orens pendant huit ans, il s’agit du « plus beau mandat », comme elle le dit dans son livre. « En six ans, on a le temps de voir les effets des politiques que l’on porte. On a un retour très vite quand on conduit une action. C’est un mandat où l’on agit, où l’on est le plus proche des citoyens, et où l’on a de la reconnaissance en retour », estime-t-elle. Une efficacité et une gratitude difficiles à obtenir en tant que ministre.
« Il y a une lenteur dans les prises de décision et la mise en œuvre des actions, couplée à une culture de l’évaluation un peu faiblarde. C’est vraiment frustrant », déplore Dominique Faure qui aura, malgré tout, réussi à mener à bien plusieurs actions au sein du gouvernement. « J’ai fait avancer un certain nombre de sujets, notamment le plan France ruralités, dont je suis particulièrement fière, la lutte contre les violences faites aux élus, les grandes avancées pour la police municipale dans le cadre du “Beauvau des polices municipales” ou encore le statut de l’élu », détaille Dominique Faure qui regrette, toutefois : « Plein d’autres sujets n’ont pas abouti. Ce qui crée un sentiment d’inachevé quand on s’en va ». Mais pas question, malgré tout, de réintégrer l’exécutif. « Si le gouvernement tombait sous une motion de censure et que l’on me proposait d’être ministre, je refuserais », déclare-t-elle. La raison ? Elle a d’autres projets. « Je suis dans l’objectif des Municipales à Saint-Orens et au sein de la métropole toulousaine », fait-elle savoir. Toutefois, elle ne ferme pas la porte à de futures propositions, une fois les élections passées. « Se voir proposer un poste de ministre est un immense honneur. Cela n’arrive pas tous les jours », souligne l’élue.
Quant au mandat de député de la 10e circonscription de Haute-Garonne, qu’elle n’aura finalement exercé que quelques semaines, de juin à juillet 2022, il ne l’attire plus « à l’heure actuelle ». « Avec la violence existante au sein de l’hémicycle, il ne fait pas bon être députée. Ce n’est pas apaisé comme ça devrait l’être. Cet hémicycle est un haut lieu de la République et pourtant, il y a un réel manque de respect entre élus. Je n’ai donc aucun regret de ne pas être député aujourd’hui », livre celle qui avait dû se désister au second tour lors des dernières Législatives. Pour rappel, qualifiée avec 28,99% des voix, elle s’est finalement retirée à la demande de Gabriel Attal. L’ancien Premier ministre avait appelé les candidats de la majorité présidentielle à se désister en cas de triangulaires avec le RN. « Ça a été un choc de devoir me désister. D’autant que j’étais remontée de pas mal de voix au second tour, lors de l’élection précédente », rappelle-t-elle. Aujourd’hui, Dominique Faure préfère donc se concentrer sur les Municipales et également l’élection à la présidence du Parti radical, qu’elle a rejoint en 2012. « J’ai décidé de me présenter à la tête du parti. Nous attendons le calendrier définitif, mais l’élection devrait intervenir entre septembre et décembre », annonce l’ancienne ministre. Bientôt une nouvelle corde à l’arc de Dominique Faure, donc ?
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