Comme tous les autres joueurs de Colomiers, Anthony Coletta attend les phases finales de Pro D2 avec impatience. À 36 ans, pour dernière saison sous les couleurs haut-garonnaises, le troisième ligne se livre sur cette fin de saison qu’il aborde avec ambition.
Le club de Colomiers reste invaincu depuis cinq matchs et pointe à la troisième place de Pro D2. Quels sont les ingrédients pour tenir cette cadence ?
On sort de cinq gros matchs, avec des points de bonus offensifs gagnés. Cela veut dire que le plan de jeu marche. Il ne faut pas prendre la grosse tête et se concentrer sur nos objectifs. Je trouve qu’on est assez matures de ce point de vue, malgré le fait que le groupe soit jeune. La clé, c’est de ne pas se prendre la tête. Quand on essaie de trop se projeter, ça ne nous réussi pas trop.
Vendredi, vous recevez le Stade Niçois, dernier du championnat. Un « match piège » ?
Complètement ! Ils ont beaucoup perdu de matchs sur le fil, sur des dernières actions qui ne vont pas au bout. Ils sont quand même allés battre Aix-en-Provence chez eux. C’est une équipe qui ne lâche pas, avec des joueurs qui pourraient évoluer partout. Ils n’ont rien à perdre, ils ont envie de bien finir. On est l’équipe qui fait peur, et ça peut être une force. À nous d’être assez grands.
Vous enchainerez sur le match de Biarritz, ce sera le dernier de la saison régulière. Vous y pensez déjà ?
On prend les matchs quand ils arrivent. On se concentre sur Nice, le dernier match à la maison. On a besoin de points pour recevoir le barrage à domicile. On ne veut vraiment pas laisser échapper notre chance.
Justement, quand le déclic pour basculer en mode « phases finales » a-t-il eu lieu ?
Il y a eu le derby remporté contre Montauban à Ernest-Wallon (17-31, NDLR). Il y avait beaucoup de monde, avec une petite odeur de phases finales. On travaille depuis le début de la saison pour les jouer ces barrages. On sent qu’on touche au but, donc il y a plus d’excitation que de pression. Encore une fois, on a un groupe jeune mais mature, et je suis assez admiratif de ça.
Dans ces moments de la saison, le groupe a besoin de cadres. À 36 ans, vous êtes un des joueurs les plus expérimentés du vestiaire. Est-ce que vous avez un rôle particulier à jouer ?
J’ai pris un peu de recul cette saison, parce que je n’ai plus le capitanat. Je me concentre davantage sur mes performances. Aujourd’hui, j’ai moins besoin d’amener cet encadrement, les jeunes sont moins demandeurs. Le groupe est tellement mature que mon leadership, je l’amène surtout sur le terrain. Mais c’est vrai que j’ai toujours ce rôle d’ancien. Quand ça va mal, j’interviens pour donner les clés. Sans prétention, je connais pas mal de leviers.
C’est votre dernière saison à Colomiers, avant de retourner à Brive l’an prochain. Comment vous viviez ces derniers moments ?
C’est un peu difficile. Mon aventure ici a duré cinq ans, et ce sont les meilleures années de ma carrière. J’ai réussi à atteindre mon meilleur niveau ici. Il y a aussi toutes les amitiés que j’ai pu nouer. Tout ce que le club a fait pour moi, et vice-versa. Ça va être très dur de partir. C’est compliqué de se dire que, ce week-end, c’est le dernier match à domicile. Pour l’instant, je fais abstraction du côté émotion. J’ai vraiment à cœur de bien finir avec ce groupe extraordinaire.
« Bien finir », ce serait la montée en Top 14 ?
Exactement ! C’est vraiment mon rêve aujourd’hui.
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