Dans les quartiers prioritaires, la municipalité de Toulouse mène une politique alliant rénovation urbaine, action sociale et implication citoyenne. À Empalot, un vaste projet transforme le cadre de vie des habitants.
Pour améliorer le quotidien des habitants des quartiers prioritaires de Toulouse, la municipalité déploie une politique fondée sur deux piliers : l’action sociale et le renouvellement urbain. Cette stratégie se concrétise à travers le contrat de ville, dispositif partenarial qui associe institutions publiques, acteurs économiques, culturels et associatifs.
Depuis 2015, ce contrat encadre la transformation de quartiers tels qu’Empalot, Grand Mirail ou encore Trois Cocus. « La politique de la ville a un objectif ambitieux : réduire les écarts de développement entre les quartiers en concentrant l’action publique là où les besoins sont les plus forts », précise Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de sa Métropole.
À Empalot, la transformation urbaine passe notamment par la création d’une nouvelle placé commerciale autour de la place Aline‑Viadieu. Par ailleurs, la passerelle Anita Conti, qui relie désormais Empalot à l’île du Ramier, contribue à mieux relier le quartier à son environnement.
Le secteur bénéficie également d’infrastructures modernisées avec la réhabilitation de l’école Léo Lagrange et la création du groupe scolaire Marie Marvingt, dont la livraison est prévue durant cette année 2025.
Empalot fait partie des quartiers concernés par les projets du Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU). Ce dernier vise à diversifier l’offre de logements, renforcer la mixité sociale et redonner de l’attractivité au quartier. « Sur une période de 12 ans, nous mobilisons au total 1,052 milliard d’euros sur ce programme », indique le maire de Toulouse.
Ainsi, plus de 2 300 logements sociaux sont démolis et reconstruits à l’échelle de la métropole, tandis que 4 486 logements neufs sont prévus. À Empalot, deux opérations immobilières sont en cours pour faciliter l’accession à la propriété dans un cadre aménagé.
« Pour rééquilibrer l’offre de logements, nous diminuons la part de logements sociaux (dans les quartiers prioritaires, ndlr). Mais nous ne les supprimons pas. Nous créons de la mixité dans le sens inverse, en les répartissant mieux (dans l’agglomération) », explique Jean-Luc Moudenc.
Outre le logement, la politique de la ville toulousaine intègre les enjeux économiques. Des dispositifs comme les Cités de l’Emploi, pour l’accompagnement des demandeurs d’emploi, ou les Cités éducatives, pour favoriser la réussite scolaire, sont déployés afin de lutter contre le chômage élevé dans les quartiers prioritaires.
La transition écologique et énergétique occupe également une place croissante dans le nouveau contrat de ville 2024-2030. Des aménagements végétalisés sont envisagés pour embellir les espaces publics et améliorer le cadre de vie.
À Soupetard, des jeunes ont obtenu, via le dispositif « Mes idées pour mon quartier », l’aménagement d’un terrain de foot à cinq, inauguré en 2024. À Bagatelle, l’association Aliméco distribue 80 colis alimentaires par semaine et anime un lieu dédié à l’alimentation durable. Au Mirail, 395 logements ont déjà été réhabilités et une nouvelle placette équipée de brumisateurs accueille les familles.
Bellefontaine verra son parvis de métro, sa centralité commerciale et ses allées réaménagés d’ici à 2026. La future Cité‑Jardin remplacera l’ancien collège, avec 250 logements variés. À La Reynerie, 862 démolitions et 1 206 reconstructions sont programmées, ainsi qu’une Cité de la Danse et une maison de santé pluriprofessionnelle entre 2026 et 2028. Aux Izards‑Trois Cocus, le projet se concentre désormais sur le cœur du quartier : complexe sportif Rigal modernisé, parc de 2,2 ha requalifié et 300 logements neufs aux typologies diversifiées.
Tous ces changements doivent se faire avec l’appui des habitants. « La politique de la ville repose sur une forte implication citoyenne. Elle est enrichie par les contributions directes des habitants », selon le maire de la Ville rose. La rénovation physique doit ensuite permettre de transformer le regard porté sur ces territoires : « En changeant le cadre de vie, nous voulons changer l’image que les quartiers bénéficiaires de la politique de la ville ont dans l’esprit de ceux qui n’y vivent pas. »
Mais le changement de perception passe aussi par la sécurité. À Empalot, la présence policière est renforcée afin de garantir la tranquillité publique et faciliter la cohabitation entre anciens et nouveaux habitants.
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