Deux sociétés convoitent un permis de recherches en Ariège pour explorer tungstène et or en mine. Le Département met en place une évaluation stricte, tandis que les opposants dénoncent un projet dangereux pour l’environnement et la santé. Le débat s’intensifie entre développement économique local et risques écologiques.
En Ariège, les projets miniers refont surface. Après une première présentation en septembre 2024 par la société Néométal, candidate à un Permis Exclusif de Recherches de Mines (PERM) sur la zone dite “Montagne Ariégeoise”, un deuxième dossier a été soumis ce jeudi 17 juillet 2025 par la société Coforgia. Tous deux visent l’exploration de ressources minières, notamment le tungstène et potentiellement de l’or, sur les communes de Couflens, Auzat, Aulus-les-Bains et Ustou.
Ces initiatives s’inscrivent dans un cadre réglementaire précis. Les représentants de Coforgia ont ainsi été reçus à l’Hôtel du Département par les élus locaux et les parlementaires du territoire. À cette occasion, la présidente du Conseil départemental, Christine Téqui, accompagnée notamment d’Alain Servat, maire d’Ustou, des députés Laurent Panifous et Martine Froger, ainsi que du sénateur Jean-Jacques Michau, a réaffirmé la position de la collectivité : « Cette activité de recherches, et plus encore une exploitation éventuelle, ne peuvent se concevoir que dans l’intérêt de nos populations locales et surtout pas au détriment de leur santé ou de leur environnement. »
Pour garantir la transparence et l’objectivité du processus, le Conseil départemental a mis en place une grille d’analyse basée sur les neuf piliers du développement durable. Cette méthode doit permettre d’examiner les projets sans dogmatisme, tout en évitant une adhésion aveugle à des promesses non vérifiées. L’avis du Département et des collectivités sera transmis à l’État, seul compétent pour instruire et, éventuellement, délivrer le permis de recherche, conformément au code minier.
Face à ces projets, des voix s’élèvent. Les opposants dénoncent la relance d’une activité qu’ils jugent dangereuse, notamment à travers l’usage du cyanure pour l’extraction de l’or, « très nocif pour la santé et l’environnement ». Ils rejettent fermement l’idée d’une « mine propre et responsable », qu’ils qualifient de « mensonge », arguant qu’aucune technologie moderne ne saurait empêcher la production de déchets toxiques ni la pollution des eaux.
Au-delà des risques sanitaires, les critiques pointent une logique extractiviste incompatible avec les objectifs de transition écologique. Ils affirment que « la mine propre n’existe pas » et s’opposent à toute forme d’exploitation, qu’elle soit en Ariège ou ailleurs. Alors que les candidatures au permis de recherches sont à l’examen, le débat reste vif entre les enjeux de souveraineté économique, la valorisation des ressources locales et la préservation de l’environnement.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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