À Toulouse, les écoles évoluent pour s’adapter aux enjeux environnementaux, au bien-être des élèves et à la croissance démographique. De nouvelles constructions sortent de terre, tandis que d’anciennes sont réhabilitées, avec une attention particulière portée aux cours d’école, à la fraîcheur et à la modularité des locaux.
À la rentrée de septembre 2025, les travaux du groupe scolaire Bénézet, dans le quartier Saint-Cyprien, seront terminés. Trois nouvelles classes ont été aménagées pour l’école maternelle, ainsi qu’une cour de type “oasis”, pensée pour offrir un espace plus agréable et adapté à tous les enfants. L’école élémentaire, quant à elle, est entièrement reconstruite et comptera quinze classes, et sa cour végétalisée.
Le projet a nécessité un investissement de plus de 13 millions d’euros. « Ce que nous faisons ici est représentatif de ce que nous faisons depuis onze ans », estime Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse.
Les projets de construction ou de rénovation intègrent des standards environnementaux durables. À Bénézet, la mairie prévoit un réemploi de 85% des déchets issus de la déconstruction. Une partie des matériaux, comme les fenêtres, est même réutilisée dans la reconstruction.
Les nouvelles écoles sont conçues pour mieux résister aux fortes chaleurs. Les climatiseurs sont remplacés par des brasseurs d’air, des salles de fraîcheur sont aménagées, et les éclairages sont remplacés par des ampoules LED.
Le revêtement des cours est également revu. Fini le tout-bitume : place aux matériaux poreux, aux teintes claires et surtout à la végétation.
Parmi les 211 écoles de la ville, 111 sont déjà équipées de cours “oasis”. Ces espaces comprennent des coins de motricité différenciés, des zones calmes, des zones actives et des espaces de biodiversité. L’objectif est d’en faire un lieu accueillant pour tous les enfants, filles et garçons.
À l’école maternelle Bénézet, l’espace de végétation existait déjà. Mais il était fermé. Il est désormais ouvert et aménagé avec des tables de pique-nique et un potager. Une partie du mobilier est fabriquée par les ateliers municipaux. Des poules et des lapins sont aussi présents.
Ce modèle des cours “oasis” s’est développé progressivement, en s’inspirant de bonnes pratiques observées dans d’autres villes européennes. « Aujourd’hui, d’autres villes viennent à Toulouse pour voir ce que nous faisons », se réjouit Marion Lalane-de Laubadère, première adjointe chargée du Bien Grandir.
« Depuis 2014, la mairie de Toulouse a travaillé sur un modèle type d’école plus adapté aux nouveaux besoins scolaires et périscolaires, en prenant en compte le bien-être de tous et les questions environnementales », indique-t-on du côté de la collectivité. « Elle l’a fait évoluer au fil des années en allant plus loin pour tendre vers une école plus modulaire, plus vertueuse et plus ouverte sur le quartier. »
Depuis 2022, toutes les nouvelles écoles maternelles de Toulouse disposent ainsi de salles mutualisées. Ces espaces sont conçus pour être utilisés par l’établissement, mais aussi au bénéfice des habitants du quartier, en dehors du temps scolaire.
Entre 2014 et 2020, la municipalité a investi 225 millions d’euros dans les écoles. Ce montant est passé à 339 millions d’euros sur la période 2020-2024. En comparaison, 125 millions avaient été consacrés à ce secteur entre 2008 et 2014, sous le mandat de Pierre Cohen (PS).
L’investissement ne se limite pas aux constructions neuves. Plus de la moitié du budget est destinée à la rénovation et à l’adaptation des écoles existantes. Au groupe scolaire Jean-Zay, au Nord de la ville, une école primaire sous-dimensionnée a ainsi été transformée en maternelle, et un nouvel établissement élémentaire a été construit à côté.
« Nous aurons construit 38 écoles sur deux mandatures pour coller à la demande », souligne Jean-Luc Moudenc. « L’éducation est le premier poste de dépenses municipales, devant la culture. »
D’ici à la fin du mandat, la mairie prévoit d’avancer sur d’autres établissements. « Nos projets ne sont pas indexés sur le calendrier électoral », fait savoir le maire. Deux concours d’architectes ont déjà été lancés pour les groupes scolaires Adrienne-Bolland, dans le quartier des Izards, et Lise-Meitner, à Fondeyre.
Mais la mairie le reconnaît : elle ne maîtrise pas tous les leviers. Il faut que l’État puisse mettre des enseignants dans les nouvelles écoles.
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