Le Département des Pyrénées-Orientales reconduit son programme “Mes Premières règles” pour sensibiliser les collégiens, distribuer des kits menstruels aux élèves de 6ᵉ et lutter contre la précarité menstruelle, un enjeu de santé publique qui touche près de 4 millions de Françaises.
En cette rentrée, le Conseil départemental des Pyrénées-Orientales a annoncé le renouvellement pour l’année scolaire 2025-2026 son initiative “Mes Premières règles”. Après une première édition jugée positive, ce programme vise à combattre la précarité menstruelle et à lever le tabou, encore trop présent, autour des menstruations chez les adolescentes.
Dès l’entrée au collège, parler des règles reste un sujet difficile pour de nombreuses jeunes filles. À 11, 12 ou 13 ans, l’information est parfois insuffisante, que ce soit à l’école, à la maison ou auprès des camarades. Pour répondre à ce besoin, le Département distribue à tous les collégiens un livret pédagogique intitulé “Les règles, si on en parlait ?”.
Réalisé en partenariat avec l’Éducation nationale et plusieurs associations, ce support illustré aborde de manière accessible le cycle menstruel, l’anatomie féminine, les protections disponibles, mais aussi les moyens d’atténuer les douleurs. Il s’adresse autant aux filles qu’aux garçons, afin de déconstruire les idées reçues et favoriser l’égalité. « La stigmatisation, les idées fausses et les tabous concernant les menstruations continuent de conduire à l’exclusion et à la discrimination des femmes et des filles », rappelle le Conseil départemental des Pyrénées-Orientales, qui avait lancé l’opération en septembre 2023 :
En parallèle, 2 400 élèves de 6ᵉ vont recevoir un kit “Mes Premières règles”. Celui-ci comprend différents types de protections hygiéniques (protège-lingeries, serviettes de jour et de nuit, tampons avec applicateur), un calendrier menstruel, une notice d’utilisation ainsi qu’un livret de conseils pratiques.
À cela s’ajoute une culotte menstruelle lavable en coton biologique. Réutilisable durant 4 à 5 ans, elle répond à des critères stricts de qualité environnementale.
La question de la précarité menstruelle reste préoccupante : près de quatre millions de Françaises étaient concernées en 2023, soit deux fois plus qu’en 2021. Selon les données disponibles, près d’une jeune fille sur deux a déjà manqué l’école à cause de ses règles et un tiers des adolescentes a subi des moqueries ou des discriminations.
Avec ce dispositif, le Département affirme sa volonté de réduire les inégalités scolaires et sociales liées aux menstruations, tout en accompagnant les adolescentes dans cette étape essentielle de leur santé et de leur bien-être.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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