Le préfet des Pyrénées-Orientales a annoncé la prolongation des mesures de restrictions d’eau dans 77 communes du département. La directrice de la Régie des eaux de la Communauté de communes Albères – Côte Vermeille et de l’Illibéris, Marion Gallaup, alerte sur une situation qui devient structurelle et détaille un projet qui devrait permettre d’économiser 25% d’eau potable sur le territoire.
Depuis deux ans, les habitants et les acteurs économiques des Pyrénées-Orientales vivent dans l’intensité des restrictions d’eau. Marion Gallaup, directrice de la Régie des eaux de la Communauté de communes Albères – Côte Vermeille et de l’Illibéris, qui regroupe 15 villes et villages, confirme : « Depuis 2022, même si les niveaux de restriction sont fluctuants, nous sommes en alerte sans arrêt. »
Mais si les restrictions d’eau étaient auparavant limitées aux mois d’été, la donne a changé. « Avant, ce phénomène se cantonnait aux périodes estivales, sauf exceptions. J’ai tout de même des souvenirs où les restrictions duraient jusqu’en décembre », confie-t-elle. Aujourd’hui, la raréfaction de la ressource impose une adaptation permanente, « les arrêtés de restriction s’adaptant au niveau de pluviométrie et de réserve dans les nappes ».
Malgré les contraintes, les efforts sont récompensés. En 2023, la consommation d’eau potable a baissé de 15% dans la Communauté de communes Albères – Côte Vermeille et de l’Illibéris. Un chiffre important pour un territoire où l’agriculture représente 80% des usages et « où la fréquentation touristique ne faiblit pas », explique Marion Gallaup.
En 2024, cette tendance s’est poursuivie : « Les consommations baissent par rapport à l’année précédente. Nous l’avons encore réduit de 3% supplémentaire », témoigne-t-elle. Pour la responsable, il s’agit d’un signe encourageant : « L’important est que cet effort se poursuive. »
Si les efforts des habitants sont réels, ils ont leurs limites. « Les consommateurs ne peuvent pas économiser au-delà des volumes nécessaires ou sanitaires », admet Marion Gallaup. C’est pourquoi la Régie des eaux s’engage sur des projets innovants, comme la réutilisation des eaux usées.
D’ailleurs, un projet est en cours. Il permettra, dès juin 2026, de réutiliser 1,2 million de mètres cubes d’eaux usées, soit 25% de la consommation sur ses 15 communes. Celle-ci sera traitée par la station d’épuration pour l’irrigation agricole. « Ainsi, nous réutilisons les eaux usées, au lieu de les jeter en mer, ce qui permet de préserver les nappes phréatiques dans lesquelles les agriculteurs puisent l’eau d’ordinaire », détaille-t-elle. Le projet s’inscrit dans une logique de cercle vertueux : « Tout le monde est gagnant. Et c’est bon pour la planète ».
Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse
Cet article a été écrit par des élèves de l'Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse dans le cadre d'un partenariat avec le Journal Toulousain.
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Commentaires
Carbonnell le 20/05/2025 à 07:32
À quand l'arrêt de l'artificialisation des sols et la construction de lotissements inclus dans ce cercle vertueux ?