À l’approche de l’Aïd el-Kébir, la préfecture des Pyrénées-Orientales a réuni les acteurs concernés pour organiser l’abattage rituel dans un cadre strict. Bien-être animal, sécurité sanitaire et respect de la loi sont au cœur du dispositif mis en place autour de l’abattoir agréé de Perpignan.
À trois semaines de l’Aïd el-Kébir, dont la date est fixée au 6 juin 2025, la préfecture des Pyrénées-Orientales a réuni, tout comme l’année dernière, l’ensemble des acteurs concernés afin de caler les derniers détails. Autour de la table : des responsables d’associations cultuelles musulmanes, la direction de l’abattoir “La Catalane d’Abattage” de Perpignan, un éleveur local et des représentants des services de l’État. Objectif : garantir que les sacrifices rituels se déroulent dans un cadre conforme aux exigences sanitaires, au bien-être animal et à la protection de l’environnement.
La Direction départementale de la protection des populations (DDPP) a rappelé les conditions impératives pour les bêtes destinées au sacrifice : « Elles doivent être en bonne santé, provenir d’un élevage déclaré auprès du GDS, être identifiées (boucles auriculaires) et être accompagnées d’un document de transport correctement renseigné ». Les ovins devront ainsi arriver à l’abattoir par un véhicule adapté, offrant suffisamment d’espace pour qu’ils puissent se tenir debout ou se coucher durant le trajet.
Le rappel à la loi a également été ferme concernant les abattages sauvages. La préfecture prévient : « L’abattage des animaux en dehors d’un abattoir agréé est rigoureusement interdit et cette pratique constitue un délit passible de peines pouvant aller jusqu’à 6 mois d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende ». Pour éviter tout débordement, l’unique site autorisé pour la campagne 2025 restera “La Catalane d’Abattage”, dans la zone d’activité Torremila, à proximité de l’aéroport de Perpignan, habitué à assurer ce service chaque année pour l’Aïd el-Kébir.
Sur place, « l’abattage rituel sera réalisé par un sacrificateur habilité en présence des représentants du culte musulman désignés au préalable », précise encore la préfecture des Pyrénées-Orientales. Les vétérinaires de la DDPP feront, eux, la tournée des carcasses : en cas de lésions ou de doutes sanitaires, les viandes pourront être consignées, voire saisies. Les familles sont invitées à transporter la viande dans des conditions frigorifiques adéquates, ou à la cuisiner rapidement pour éviter toute contamination.
Parallèlement, un arrêté préfectoral encadre la circulation des ovins dans le département. Depuis le 16 mai et jusqu’au 13 juin, le transport de moutons vivants est suspendu, sauf acheminement vers un abattoir agréé, un cabinet vétérinaire, ou transfert entre deux exploitations régulièrement déclarées. Les centres de rassemblement dûment enregistrés restent également autorisés à fonctionner.
En resserrant ainsi le dispositif, les autorités entendent offrir aux fidèles musulmans les conditions d’une fête de l’Aïd el-Kébir sereine et respectueuse des règles. La préfecture conclut en appelant chacun à « la responsabilité collective » afin que la célébration se déroule dans « le plein respect des prescriptions sanitaires et du bien-être animal ».
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
Voir les publications de l'auteurÀ lire aussi sur le même sujet :
Actualités en continu - Actualités des Pyrénées-Orientales
Commentaires