Face aux défis croissants de la santé mentale en Haute-Garonne, l’ARS Occitanie a lancé un Pacte de refondation psychiatrique. Avec 20 millions d’euros mobilisés, ce plan cherche à moderniser l’offre de soins en Haute-Garonne et à renforcer la prise en charge en pédopsychiatrie et en soins sans consentement, avec une attention particulière portée à l’hôpital Marchant de Toulouse, au cœur des préoccupations actuelles.
Vers une sortie de crise pour la psychiatrie en Haute-Garonne ? En effet, depuis plusieurs années, ce secteur de la santé fait face à d’importants dysfonctionnements structurels et une demande croissante de soins. Face à cette situation, l’Agence régionale de santé (ARS) Occitanie a réagi en signant, ce mardi 7 janvier, un Pacte de refondation impliquant tous les acteurs concernés. Au centre des débats se trouve l’hôpital Gérard Marchant à Toulouse, un établissement représentant les failles d’un système en souffrance.
L’hôpital Marchant, principal établissement psychiatrique de Toulouse, est dans une situation critique. Récemment, la Haute Autorité de Santé (HAS) a prononcé sa non-certification, dénonçant des locaux vétustes et des conditions d’accueil indignes. Les écologistes toulousains avaient alors vivement réagi : « La municipalité doit mettre un terme à la déshérence constatée du Centre Hospitalier Marchant et lancer un plan de restructuration de grande ampleur », a déclaré Régis Godec.
Les dysfonctionnements relevés par la HAS et cités par le groupe écologiste sont alarmants : « Les rapporteurs demandent que l’établissement puisse disposer de locaux et d’un environnement permettant de respecter la dignité des patients. Ils mentionnent des chambres et des espaces communs avec des tapisseries déchirées, des fauteuils éventrés. Ils constatent un défaut d’hygiène avec des odeurs, des plafonds tâchés, des sanitaires dégradés. » Les écologistes soulignent également que le rapport fait état des failles graves en matière de sécurité, comme l’incendie survenu en septembre 2024 ou les cas de légionellose diagnostiqués en août dernier.
Ces constats ont poussé l’ARS à prioriser la modernisation de l’hôpital Marchant dans le cadre du Pacte. L’objectif est d’offrir aux patients un environnement respectueux de leur dignité tout en garantissant des conditions de travail optimales pour le personnel soignant.
Le Pacte de refondation psychiatrique prévoit donc des investissements immédiats pour remédier aux défaillances identifiées, notamment à l’hôpital Marchant à Toulouse. Avec 9 millions d’euros déjà mobilisés, une première série de mesures permet de rénover les infrastructures, de renforcer la sécurité, et d’améliorer la qualité des soins, notamment pour les patients en soins sans consentement.
L’ARS souligne également l’importance de réformer en profondeur l’organisation des soins : « Ce Pacte, c’est une nouvelle façon de co-construire la santé, en intégrant pleinement la voix des usagers et des soignants pour transformer durablement la psychiatrie en Haute-Garonne. »
Au-delà des enjeux matériels, le Pacte met l’accent sur la prévention et l’inclusion. Des équipes mobiles et des centres de crise seront déployés pour répondre aux besoins spécifiques des populations, notamment des jeunes, tout en facilitant l’accès aux soins.
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