Les propos liminaires du conseil communautaire de Toulouse Métropole de ce mercredi 15 octobre ont été assez marqués par l’échance des Municipales. La majorité dénonçant effectivement le recours de plus en plus fréquent au « l’utilisation permanente de l’approximation et du mensonge ».
L’échéance des élections municipales approche. Elles se tiendront effectivement dans cinq mois. Et cela se ressent dans les débats du conseil communautaire de la Métropole de ce mercredi 15 octobre où de nombreux candidats à la Mairie de Toulouse siègent, notamment Maxime Le Texier et Isabelle Hardy. « Un auditeur attentif qui suivrait nos conseils depuis une certaine période ne pourrait que constater que le ton change et évolue. Ce qui est normal », estime Sacha Briand, le vice-président en charge notamment des finances, avant d’ajouter : « Mais être, comme le sont certains, sur des postures purement politiques, au prétexte que des élections se profilent, amène à constater la réalité d’un discours qui s’accompagne de l’utilisation permanente de l’approximation et également du mensonge ».
Il fait notamment référence aux propos de Pierre Lacaze, président du groupe d’opposition Toulouse Métropole solidaire de la gauche démocrate et républicaine. « Vous aviez promis le prix le plus bas de l’eau en France. Mais nous sommes les 2e moins chers quand le prix baisse et les 10e quand il monte. Et au bout du compte, ce sont les citoyens de la Métropole qui ont payé une augmentation en 2024 », affirme l’élu. Pour rappel, la tarification saisonnière de l’eau est entrée au vigueur en juin 2024. Depuis, son prix augmente de 42% du 1er juin au 31 octobre, puis baisse de 30% de novembre à mai. Mais Sacha Briand réfute ce qu’avance Pierre Lacaze. « Nous sommes bien au 2e prix le plus bas de France sur le prix moyen, celui constaté par les usagers », appuie le vice-président.
Dans le viseur de Sacha Briand également ; les dires de Maxime Le Texier. En effet, le membre du groupe d’opposition Alternative pour une métropole citoyenne (AMC) déclare que « les preuves du retard de la troisième ligne de métro s’accumulent contrairement à ce que Jean-Luc Moudenc avance », alors que le tunnelier Marguerite de Catellan vient tout juste de terminer sa course. Le vice-président s’interroge sur ces « révélations ». « Ce prétendu retard dans les travaux du métro nous surprendrait puisque nous n’avons pas nous-mêmes, qui en sommes plutôt bien informés, ces informations. Nous attendons donc avec impatience la démonstration transparente de monsieur Le Texier », demande Sacha Briand. « Un besoin de transparence » auquel l’élu d’opposition a accepté de répondre.
« Dans un article, Tisséo Ingénierie annonce que les tunneliers finiront leur travail début 2027, alors que tous les plannings distribués aux habitants indiquaient une fin au premier trimestre 2026 », fait savoir Maxime Le Texier. Il poursuit : « Mais ce n’est pas le plus inquiétant. En effet, aucun grand projet de métro européen n’a réussi à passer en dessous des trois ans entre la fin du creusement et l’ouverture au public ». « Maintenez-vous donc une date d’entrée en service à 2028 ? », interroge-t-il. Sans répondre à la question, Jean-Michel Lattes précise : « Pour le moment, nous ne sommes ni en avance, ni en retard. Tout ce que je peux vous dire, c’est que nous travaillons à rééquilibrer systématiquement les situations ». Et ce alors que les travaux du métro concerne « 42 chantiers qui ont tous leurs aléas techniques, complexités et difficultés ».
Maxime Le Texier évoque par ailleurs la dette de la Métropole. Elle « est passée de 3,1 milliards en 2017 à 5,3 milliards cette année pour atteindre a minima 7 milliards d’euros en 2030, avec des montages de financement de la 3e ligne de métro qui font froid dans le dos et un véritable mur de la dette devant nous », déplore l’élu qui considère que « ce n’est pas “de l’investissement pour l’avenir”, c’est une fuite en avant qui asphyxie tous les projets nécessaires ». « Vous nous annoncez donc que vous souhaitez l’arrêt du projet de la 3e ligne ? Si tel n’est pas le cas, j’avoue ne pas bien comprendre. Parce que, si ce n’est pas ce que vous souhaitez, la question n’est pas de savoir si ce projet pèse dans la dette, mais de s’interroger sur les conditions dans lesquelles celle-ci peut être assumée. Et dans ce cas, vous auriez mis en défaut les informations de l’étude de soutenabilité budgétaire de la ligne qui en est à sa sixième version. Ce qui n’est pas le cas », souligne Sacha Briand.
Au-delà de ça, l’élu d’opposition dénonce les « choix d’investissement électoralistes aux coûts exorbitants » de Jean-Luc Moudenc qui, pourtant, « fustige à longueur de temps le manque de rigueur dans la gestion de la dette de l’État ». « Vous avez fait exactement la même chose », juge-t-il. « Un grand mensonge », d’après le président de la Métropole. « L’immense différence, c’est que la dette de l’État, est une dette de fonctionnement. C’est-à-dire que le gouvernement emprunte, non pas pour financer tel ou tel investissement, mais pour l’équilibre du budget général et le fonctionnement de l’État. C’est en cela que c’est une dette qui est de mauvaise nature. Notre dette à nous, c’est une dette d’investissement. Et son niveau est soutenable », appuie Jean-Luc Moudenc.
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