Malgré une vive opposition, Toulouse Métropole poursuit le projet routier de la Jonction Est. Associations et citoyens dénoncent un choix contraire aux engagements écologiques et proposent une alternative plus durable. La mobilisation s’intensifie.
Malgré une opposition lors de l’enquête publique de 2025 – 58% d’avis défavorables – Toulouse Métropole envisage de poursuivre le projet controversé de la Jonction Est. Ce choix soulève une vague d’indignation parmi les associations et riverains, d’autant que, selon les mots prononcés par Jean-Luc Moudenc lors du conseil métropolitain du 23 juin 2022 : « Si on fait une consultation, évidemment, c’est pour en respecter les résultats ! »
Le projet routier prévoit la création d’un nouvel axe routier visant à désengorger l’Est toulousain, à travers 20 hectares de zones naturelles. Une atteinte à la biodiversité pour le collectif d’opposants, composé de neuf associations, parmi lesquelles figure 2P2R (Deux Pieds Deux Roues). Celui-ci propose d’ailleurs une contre-proposition, issue de contributions citoyennes.
L’alternative au projet routier mise sur une mobilité durable. Elle comprend la réhabilitation de l’échangeur existant (n°17), la création de deux haltes ferroviaires (à Malepère et Balma-Gramont), un réseau cyclable continu, un renforcement des lignes de bus, des itinéraires piétons optimisés, ainsi que le développement du covoiturage et de l’autopartage. Selon 2P2R : « Nous avons interpellé les élus métropolitains pour engager une étude de ce projet alternatif. »
Alors que la Ligne C du métro doit entrer en service en 2028, avec pour effet annoncé de réduire de 90 000 le nombre de voitures circulant dans l’agglomération, « la pertinence d’un nouvel axe routier est vivement remise en question » selon le collectif pour qui le Réseau Express Vélo, « déjà en retard, ne trouvera pas de solution de continuité avec le projet actuel de la Jonction Est, qui aggrave même les contraintes d’aménagement ».
Pour dénoncer le choix de la majorité métropolitaine, jugé par le collectif d’opposants « incohérent avec les engagements climatiques et la planification des transports », plusieurs mobilisations sont prévues. Deux rendez-vous sont annoncés par les associations :
Alors que les élections municipales approchent, les porteurs de l’alternative appellent les candidats à se positionner clairement : « Sont-ils pour ou contre l’étude de cette solution plus écologique, avant toute décision définitive ? »
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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