Archipel Citoyen lance un nouvel appel à l’union de la gauche, alors que les élections municipales à Toulouse approchent. Une alliance qui peine à se constituer, freinée par des points de blocage. Et pourtant, l’union est plus que jamais nécessaire, selon le parti.
Les prochaines élections municipales auront lieu dans moins d’un an. Pourtant, à Toulouse, l’union de la gauche piétine toujours. Archipel Citoyen, collectif devenu parti en 2023, fait donc un nouvel appel du pied aux autres forces vives. « Il y a une très forte pression des militants de la gauche et de la société civile sur cette question de l’union. Tous les partis sont chahutés à ce sujet, notamment lors de manifestations. On ne cesse de nous demander quand nous allons y arriver », rapporte Maxime Le Texier, adhérent au parti et conseiller municipal et métropolitain d’opposition. Une alliance qu’Archipel Citoyen appelle aussi de ses vœux. « Nous sommes convaincus que l’union est une nécessité pour gagner en 2026 », déclare Lola Benegui, porte-parole du parti avant d’ajouter : « Nous avons participé, dans cet objectif-là, à toutes les démarches unitaires, qu’elles viennent de collectifs tiers ou de formations politiques. Nous n’avons posé aucun préalable à ces discussions, ni tenu de place hégémonique, afin de pouvoir laisser la porte la plus ouverte possible ».
Discussions qui ont permis de faire ressortir « des convergences sur le programme, le partage des responsabilités, entre la Ville et la Métropole notamment, et sur la nécessité d’avoir une gouvernance partagée », indique la porte-parole. Mais alors, qu’est-ce qui coince ? « Il reste des blocages, notamment sur la représentation de la société civile, les équilibres de représentation nécessaires au fonctionnement démocratique de la liste d’union et de la future majorité et le mode de désignation de la tête de liste. Nous défendons le fait qu’elle doit être désignée par ceux qui composent la liste », souligne Lola Benegui. Alors, quand François Piquemal, député LFI de la quatrième circonscription de Haute-Garonne, se porte candidat à l’union de la gauche, Archipel Citoyen freine des quatre fers. « Désigner une tête de liste avant toute discussion est quelque chose de difficile pour nous », confie Arnaud Rivière, également porte-parole du parti toulousain. Maxime Le Texier poursuit : « Nous ne pouvons pas discuter avec des personnes qui disent : “Pas de soucis à l’union, mais c’est derrière nous”. Ce qui rend très compliqué les échanges avec la France Insoumise ».
Pour autant, les discussions ne sont pas fermées. Loin de là. « Nous sommes convaincus qu’un accord reste possible. C’est pour cela que nous réitérons la proposition. Mais il faut que cet accord soit transparent et respectueux des forces en présence », appuie Lola Benegui. Et si un processus de désignation commun de tête de liste est mis en place, Archipel Citoyen est prêt. « Nous avons un candidat qui représentera Archipel Citoyen », annonce Arnaud Rivière. Et il s’agit de Maxime Le Texier. Le porte-parole tient, toutefois, à préciser : « Il n’est pas notre tête de liste, mais il sera notre candidat à la candidature d’une possible tête de liste de l’union de la gauche ». Quant au principal intéressé, il insiste sur le fait que « l’idée n’est pas d’ajouter un énième candidat à gauche, mais d’être prêts en cas de négociations avec les partis qui veulent avoir quelqu’un sur qui compter ». « Nous continuons à pousser l’idée d’une désignation commune de la tête de liste pour trouver quelle est la meilleure candidature face à Jean-Luc Moudenc, au second tour des élections municipales. L’enjeu est là », insiste Maxime Le Texier.
En attendant que l’union de la gauche se fasse (ou non), Archipel Citoyen a décidé de lancer un processus de constitution d’un “collège citoyen”. Et ce, afin de « préparer une liste de citoyennes et citoyens capables de participer à une dynamique d’union et d’être acteurs de la gouvernance municipale ». Mais pas avec n’importe quel citoyen. « L’idée est d’aller chercher dans la société civile des personnes qui ne sont pas ou peu représentées, invisibilisées, déçues de la politique ou qui se sentent éloignées du champ politique institutionnel », indique Maxime Le Texier qui alerte sur « la défiance envers les institutions et envers le personnel politique qui n’a jamais été aussi haute ». Avec ce dispositif, Archipel Citoyen veut « donner une chance à chaque habitante et habitant de pouvoir jouer son rôle dans la démocratie locale » afin de « restaurer le lien de confiance ». Et pour aller chercher ces « oubliés du système », le parti va déployer plusieurs actions à partir du mois de juin prochain avec comme objectif « d’identifier 80 à 100 personnes qui pourraient se mettre au service d’une union de la gauche ».
Tout d’abord, « une action de porte à porte ou en pied d’immeuble, dans les quartiers où les revenus sont les plus modestes et où la participation démocratique est la plus faible », informe Maxime Le Texier. « Nous allons proposer aux habitants d’intégrer ce collège citoyen et leur demander s’ils accepteraient de se présenter aux élections municipales ou de plébisciter une autre personne en mesure de rejoindre ce mouvement », détaille-t-il. Le parti va également mener une action de plébiscite de la part des adhérents d’Archipel Citoyen au sein d’associations notamment et, enfin, il lancera un appel à volontaires parmi les participants aux événements de la coopérative politique et citoyenne lancée en novembre 2024. Une fois cela fait, « une phase d’interconnaissance, d’accompagnement et de montée en compétences » sera mise en place. « Nous en sommes conscients, il faudra accompagner ces personnes qui se sentent éloignées de la politique », concède Maxime Le Texier. Un jury citoyen sélectionnera ensuite les candidats qui feront finalement partie du collège citoyen à partir de septembre. Des personnes qui pourront être présentes sur la liste de l’union de la gauche, comme le souhaite Archipel Citoyen. Mais, évidemment, cela dépendra de l’avancée des négociations avec les autres partis…
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