Quelques semaines après la rentrée universitaire, La France insoumise a présenté ses mesures pour les jeunes à Toulouse, en vue des prochaines Municipales. LFI vient, en parallèle, de lancer une campagne pour les inciter à s’inscrire sur les listes électorales dans la Ville rose.
« Aujourd’hui, être jeune à Toulouse, c’est devoir choisir entre payer son loyer ou manger, étudier ou travailler », déplore Thomas Da Cruz, co-animateur des Jeunes Insoumis à Toulouse. Pour étayer ses propos, il cite ainsi « le coût de la vie étudiante qui a augmenté de 5,54% en un an » pour atteindre 1 214,65 euros par mois, « les loyers qui ont grimpé de 15% en cinq ans » et « les transports qui ont subi une hausse de 4,85% en un an » dans la Ville rose. Alors que « 80% des étudiants à Toulouse vivent sous le seuil de pauvreté, d’après les syndicats », fait savoir Thomas Da Cruz avant de dénoncer « l’inaction du maire ».
« Les jeunes sont un peu les grands oubliés de la politique de Jean-Luc Moudenc qui ne s’adresse pas, ou très peu, à cette population. Ou alors seulement à ceux qui vont bien », considère Agathe Roby, co-cheffe de file de La France insoumise pour les Municipales 2026. Thomas Da Cruz renchérit : « En 10 ans, une des seules mesures marquantes de son mandat pour les jeunes a été l’ouverture du métro jusqu’à 3h du matin le jeudi soir ». Pour que Toulouse « redevienne une ville accessible et vivable pour sa jeunesse », les Insoumis font ainsi plusieurs propositions.
Tout d’abord, la gratuité des transports pour les moins de 26 ans. Une mise en œuvre qui ne se fera, toutefois, « pas immédiatement parce que les finances de la Métropole sont très impactées par les travaux de la troisième ligne de métro ». « C’est un objectif progressif sur 3 ans qui sera donc réalisé durant le mandat », affirme Agathe Roby qui évalue le coût pour atteindre cette gratuité « à 33 millions annuels, financés en partie par les recettes du versement mobilité. Nous les estimons à plus de 15 millions d’euros chaque année. L’idée serait de demander à ce que ce versement augmente, maintenant que Toulouse est la troisième ville de France », souligne la co-cheffe de file qui évoque aussi l’abandon du projet controversé de la Jonction Est pour financer cette mesure. « Cela permettrait 100 millions d’euros d’économies », sourit-elle.
En plus de la gratuité des transports, LFI souhaite « aligner l’horaire de fin de circulation des bus sur celui des métros ». « Il est nécessaire qu’ils circulent plus tard pour que chacun puisse rentrer chez soi sereinement, sans se mettre en danger en marchant sur la route, ni se ruiner en Uber ou taxi », juge Thomas Da Cruz. Les Insoumis évoquent également la gratuité des musées pour les jeunes et la création d’espaces de vie collaboratifs dans les quartiers où ils pourront « se rencontrer, sociabiliser et sortir de leur solitude », précise Ikram Tigha, également co-animatrice des Jeunes Insoumis.
Autre mesure forte : l’encadrement des loyers qui « augmentent de manière galopante chaque année », relève Thomas Da Cruz. « Jean-Luc Moudenc a refusé de participer à l’expérimentation. Il y a vraiment un manque de volonté de sa part sur le sujet », estime Agathe Roby. En parallèle, LFI mènera « une lutte contre l’insalubrité dans les logements ».« Bien des appartements occupés par les jeunes sont insalubres. C’est notamment le cas des résidences étudiantes, dont les locataires s’organisent régulièrement pour dénoncer les conditions dans lesquelles ils vivent », fait savoir Thomas Da Cruz.
Pour lui, il est donc temps que « Toulouse tourne la page ». « Et il n’y a qu’une seule façon d’y parvenir : le vote », déclare le co-animateur. Problème, « la plupart des 135 000 étudiants que Toulouse compte ne votent pas ici, mais chez leurs parents », note Agathe Roby. La France insoumise a alors eu l’idée de lancer la campagne “J’y vis, j’y vote”. « Elle consiste à inciter les gens à s’inscrire sur les listes électorales, et plus particulièrement les étudiants », informe Ikram Tigha. Ce qui passe par du tractage dans les universités, la mise en place de tables citoyennes sur les lieux publics stratégiques et du porte-à-porte, notamment dans les résidences étudiantes.
« Nous ciblons les endroits où peu de personnes sont inscrites sur les listes électorales. Cela correspond aux populations jeunes, mais aussi à celles des quartiers périphériques », révèle la co-cheffe de file avant d’ajouter : « Nous nous retrouvons à faire le travail de Jean-Luc Moudenc ». Ce qui n’a rien d’anodin à en croire Ikram Tigha. « Jean-Luc Moudenc n’a pas intérêt à ce que les jeunes votent parce que ce n’est pas son électorat. Il ne fait aucun effort pour les inciter à mettre un bulletin dans l’urne parce qu’il sait très bien que s’ils vont voter massivement, nous avons la possibilité de gagner », conclut-elle.
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