Face à la canicule, LFI et ses alliés ont prévu un « plan d’urgence pour une oasis toulousaine », s’ils sont élus au Capitole. Gratuité des piscines, brasseurs d’air dans les écoles et Garonne baignable… Voici ce qu’ils prévoient.
L’été vient à peine de commencer. Et déjà, le département de la Haute-Garonne a subi plusieurs jours de canicule. La ville de Toulouse n’a pas échappé à ces fortes chaleurs. Face à la vigilance orange canicule, la Mairie avait ainsi déployé plusieurs moyens : élargissement des horaires d’ouverture des parcs et jardins, tarif spécial canicule à 1€ dans les piscines, restaurants seniors solidaires ouverts jusqu’à 18h… Mais tout cela n’est pas suffisant pour les chefs de file de La France Insoumise aux Municipales à Toulouse et leurs récents alliés du collectif l’Assemblée des quartiers. « Ces dernières semaines nous ont démontré de manière édifiante à quel point nous n’avions pas de solutions d’urgence pour permettre un accès à la fraîcheur à Toulouse », déplore Salah Amokrane de l’Assemblée des quartiers. C’est pourquoi LFI et ses alliés ont pour projet de déployer « un plan d’urgence pour une oasis toulousaine », s’ils sont élus à la tête de la ville. Plan qui comprend plusieurs propositions à court, moyen et long terme.
Parmi les mesures urgentes : la généralisation de brasseurs d’air « dans les lieux qui sont très exposés à la chaleur ». « Ce sont les écoles, les EHPAD et les bouilloires thermiques que sont certains logements, notamment sociaux », indique Salah Amokrane. LFI et l’Assemblée des quartiers veulent aussi mettre en place des lieux d’accueil adaptés pendant les canicules. « À l’image des plans grand froid, il va falloir réfléchir sérieusement à des plans canicule. En ce sens, nous allons cartographier et organiser des lieux d’accueil climatisés qui soient accessibles aux personnes vulnérables, c’est-à-dire aux personnes âgées ou aux personnes sans domicile fixe », explique Salah Amokrane. François Piquemal, co-chef de file de La France insoumise et candidat à l’union de la gauche, ajoute : « Ce seront des équipements de la municipalité qui seront mis à disposition des habitants avec des horaires élargis ». Quant aux bâtiments publics, comme les bibliothèques, leurs horaires seront « re-élargis ».
Par ailleurs, ce « plan d’urgence pour une oasis toulousaine » prévoit la multiplication des fontaines à eau, des sanitaires publics et des bains-douches, « équipements manquants à Toulouse », estime Agathe Roby, également co-chef de file LFI et conseillère municipale. L’objectif : atteindre le nombre de 260 toilettes publiques durant le mandat, contre les 124 actuellement disponibles. « C’est un enjeu pour l’accès à l’eau, mais aussi pour les personnes en situation de handicap, ou atteintes de pathologies et qui ont besoin d’avoir accès à des toilettes », appuie l’élue. Enfin, LFI et ses alliés mettront en place la gratuité des piscines pendant les canicules et « étendront les horaires d’ouverture sur l’ensemble de l’été ». « Nous n’allons pas attendre qu’une canicule arrive. Nous savons très bien qu’il fait chaud tout l’été et même en juin et en septembre. Il faut donc étendre les horaires et, pour cela, recruter des maîtres-nageurs et des éducateurs », déclare Agathe Roby qui regrette que « la piscine Alban Minville soit toujours fermée ».
L’élue estime d’ailleurs que le Plan piscines de Toulouse, qui prévoit l’investissement de 30 millions d’euros jusqu’en 2026, est « insuffisant ». « A Strasbourg, ce sont 100 millions d’euros qui sont investis. Certes, à l’échelle de la métropole. Mais l’agglomération de Strasbourg compte autant d’habitants que la ville de Toulouse », note la co-chef de file qui regrette que « la piscine Nakache soit sortie de ce Plan piscines, alors qu’elle se dégrade ». François Piquemal enchérit : « Dans la ville d’Alfred Nakache et de Léon Marchand, ce n’est pas acceptable d’avoir un Plan piscines qui soit trois fois moins élevé que celui de Strasbourg ». Une fois élus, ils investiront donc « de manière ambitieuse pour l’entretien et le service des piscines », notamment en ouvrant des structures dans les quartiers qui en sont dépourvus.
D’ailleurs, LFI et l’Assemblée des quartiers souhaitent que chaque Toulousain ait « à moins de 15 minutes de chez lui un point d’eau ». « Cela peut être une piscine ou des petits bassins fraîcheurs dans les parcs qui sont des équipements moins importants, mais qui peuvent être tout à fait utiles et essentiels », affirme François Piquemal qui veut que Toulouse soit « la ville du quart d’heure face aux vagues de méga-chaleur ». Ainsi, il a également pour ambition que chaque habitant ait « à moins de 15 minutes de chez lui un parc fraîcheur ». « Il en faut dans tous les quartiers, y compris les plus populaires. Aujourd’hui, nous avons des espaces publics qui sont sur-minéralisés et sur-bitumisés. Nous proposons donc la création d’oasis végétales de fraîcheur. Et, pour cela, il va falloir accélérer la végétalisation », considère Salah Amokrane qui évoque aussi la rénovation « absolument nécessaire » des bâtiments publics et en priorité des crèches, EHPAD et écoles.
« Tout cela, nous allons le faire durant notre mandat, entre 2026 et 2032. Ce sont des mesures à court et à moyen terme », affirme François Piquemal qui a aussi une « vision à long terme » pour la planification écologique à Toulouse. En ce sens, il a pour ambition de rendre la Garonne baignable à l’horizon 2040. « Depuis 2020, Agathe Roby demande régulièrement au conseil municipal à ce que nous ayons enfin des études de faisabilité avec le Département et l’agence Adour-Garonne. La première chose que nous allons donc faire en arrivant en mars, c’est de demander à ce qu’elles soient lancées », informe le co-chef de file. Il veut ainsi « rendre la Garonne aux habitants » pour qu’ils puissent s’y rafraîchir lors des fortes chaleurs. LFI et ses alliés comptent également rendre baignable « à plus court terme des endroits comme le lac de la Ramée ».
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