Dans les rues de Toulouse, deux jeunes street artistes, connus sous les pseudos de Camcellar et Saci, transforment les murs en œuvres éphémères. Mais leurs collages, réalisés à partir de leurs propres dessins, suscitent le débat : expression artistique ou acte de vandalisme ?
« Le street art est présent à Toulouse, mais au centre-ville, il est peu représenté, les murs sont vides. » Partis de ce constat, les Toulousains Saci et Camcellar (pseudos), qui ont commencé à travailler ensemble en août 2024, ont naturellement trouvé leur terrain de jeu. Ils disséminent, discrètement, leurs collages dans les rues du centre historique.
Quant à leur style, le premier, dont le pseudo fait référence à un au jeu vidéo “Among Us”, reste plutôt dans l’extravagant et l’irréel : « Je préfère dessiner des choses qui n’existent pas. Ainsi, personne ne pourra me dire que je dessine mal. » Il laisse alors libre cours à l’interprétation de chacun : « Mon travail est assez philosophique finalement ! » Saci (nom tiré du folklore brésilien), lui, évoque l’influence des bandes dessinées de son enfance : « Je lisais beaucoup de BD quand j’étais petit. Je sais qu’inconsciemment, cela m’inspire. »
Leurs œuvres, souvent installées dans des lieux stratégiques, très passants, visent à marquer les esprits : « L’emplacement du collage est hyper important », soulignent-ils. Mais ce qui fait leur particularité, c’est leur technique : Après avoir réalisé leurs dessins sur du papier à l’aide d’un crayon, ils le projettent en grandeur nature sur leurs murs. Ils disposent ensuite du papier kraft et repassent avec un marqueur Posca noir. Ils n’ont plus qu’à le découper au cutter pour aller le coller en ville, seaux de colle et brosses sous le bras.
Une opération qu’ils pratiquent la nuit, pour ne pas se faire repérer. En effet, le collage sauvage est assimilé à du vandalisme. Pourtant, l’impact reste peu important sur l’espace public : « Le collage est moins agressif qu’un tag ou un graffiti à la bombe. Un coup de jet haute-pression et tout s’enlève », explique Saci, qui sait pertinemment que ses œuvres sont éphémères, à la merci nettoyage de la Ville. Mais peu importe, lui et son nouvel acolyte regorgent de projets.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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