Alors que le projet de loi “simplification de la vie des entreprises” est actuellement débattu à l’Assemblée nationale, le président du Medef Occitanie, Samuel Hervé appelle à la mise en place des “Tests PME”, des petites entreprises nombreuses en Occitanie. Mais de quoi parle-t-on ?
L’organisation patronale du Medef Occitanie appelle à la simplification de la vie des entreprises alors que le sujet est en plein débat à l’Assemblée nationale. Entre autres, son président Samuel Hervé propose de réintroduire les “tests PME” (petites et moyennes entreprises) dans le projet de loi de “simplification de la vie économique”, alors que ces derniers en ont été supprimés en mars 2025 par les députés, en commission.
Ces tests consistent à mesurer l’impact de lois encore en projet sur les entreprises, avant qu’elles ne soient adoptées. Concrètement, les législateurs doivent déterminer le coût humain, les ressources de temps, ou encore les potentiels contrôles que les lois engendreraient. « En fonction du résultat, il faudrait garder l’esprit de la loi, mais l’adapter aux réalités des entreprises pour ne pas ajouter de la complexité », avance Samuel Hervé.
Une mise en place systématique de ces tests serait idéal selon le président du Medef Occitanie, à condition que « le législateur prenne en compte les résultats des tests. Car l’histoire nous montre que, parfois, le jeu parlementaire des décrets finit par complexifier davantage notre quotidien », ajoute-t-il.
Si le Medef Occitanie prône tant la simplification de la vie des entreprises, c’est parce que l’organisation rapporte une charge de travail qui dépasse parfois les entrepreneurs. « Nous perdons de la richesse, car nous passons énormément de notre temps à gérer de l’administratif, à gérer des normes, qui ne cessent de s’empiler au fil des lois », dénonce Samuel Hervé. « Quand un dirigeant de PME doit s’occuper de se mettre en conformité avec le règlement général de protection des données (RGPD), du prélèvement à la source, de former son RH, de sensibiliser ses équipes aux nouvelles normes… Cela prend un temps fou ! » précise-t-il.
Ayant lui-même fondé sa propre PME dans la restauration collective il y a 17 ans, Samuel Hervé fait face au quotidien aux complexités de la vie d’entrepreneur. « Ces questions juridiques prennent 30 à 50% du temps de mon responsable des ressources humaines. À titre d’exemple, dans mon secteur, je dois garder les étiquettes de tous les ingrédients d’une recette de cuisine pendant 10 ans, pour la traçabilité. Cela demande beaucoup d’organisation et de temps », témoigne-t-il.
La région Occitanie est particulièrement concernée par la simplification de la vie des entreprises. Pour cause, en 2024, elle recensait 63 000 TPE (très petites entreprises) et PME, selon l’ordre des experts-comptables. De plus, les Français placent l’Occitanie en quatrième position des régions « idéales » pour créer ou reprendre une entreprise comme le relaye le Medef Occitanie. Selon Samuel Hervé, cette attractivité est le résultat d’une diversité territoriale dont jouit la région, à sa qualité de vie, à la diversité du tissu économique, ou encore au soutien à l’innovation locale.
Le débat public concernant le projet de loi sur la simplification de la vie des entreprises reprendra les 30 et 31 mai 2025, à l’Assemblée nationale.
Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse
Cet article a été écrit par des élèves de l'Institut Supérieur de Journalisme de Toulouse dans le cadre d'un partenariat avec le Journal Toulousain.
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