Entre 2019 et 2023, l’industrie d’Occitanie a réduit de 5 % sa consommation d’énergie. Pourtant, sa facture a doublé sur la période, selon une étude de l’Insee publiée le mardi 28 octobre. Une conséquence directe de la flambée des prix de l’électricité.
Moins de consommation, mais plus de dépenses. Entre 2019 et 2023, la facture énergétique de l’industrie en Occitanie a presque doublé, selon une publication de l’Insee parue ce mardi 28 octobre. La hausse atteint 97%, supérieure à la moyenne nationale (85%). « Cette évolution traduit avant tout un effet prix », précise l’institut.
Car si les industriels ont réduit leurs besoins énergétiques, la flambée des coûts — d’abord après la crise sanitaire, puis avec la guerre en Ukraine — a lourdement pesé. En 2023, la facture a continué d’augmenter dans la région, alors qu’elle commençait à baisser ailleurs en France.
La raison ? La région dépend davantage de l’électricité que du gaz, or le prix de l’électricité est le seul à progresser encore en 2023.
En 2023, l’électricité représente 33% du mix énergétique de l’industrie régionale, soit quatre points de plus qu’au niveau national. Le gaz naturel pèse 27%, trois points de moins que la moyenne française. L’Occitanie fait ainsi partie des cinq régions les moins dépendantes du gaz.
Mais certaines filières, comme la fabrication de verre ou de céramique, restent très sensibles à ce combustible, utilisé pour chauffer les fours. La construction aéronautique, à l’inverse, dépend fortement de l’électricité (63% de son mix).
Particularité locale : la liqueur noire — un résidu de l’industrie papetière — représente 14% du mix énergétique régional. Cette énergie autoproduite illustre la recherche d’autonomie et de circularité menée par certaines entreprises.
Sur la période 2019-2023, la consommation d’énergie industrielle a reculé de 5%. Près de six établissements sur dix affirment avoir mis en place des mesures d’économie d’énergie, un chiffre en forte hausse par rapport à 2022. Malgré une activité industrielle en croissance, notamment dans la filière aéronautique, la consommation est restée stable entre 2022 et 2023, alors qu’elle baissait dans le reste du pays.
« Cette divergence illustre une activité plus dynamique qu’au niveau national », selon l’Insee. L’aéronautique, secteur moteur de l’économie régionale, ne souffre pas du recul de l’activité qui frappe les industries chimique et sidérurgique, peu présentes en Occitanie.
La région compte peu d’industries dites énergivores, comme la sidérurgie ou la chimie. Seule l’usine papetière de Saint-Gaudens (Haute-Garonne) figure dans le top 30 des sites les plus consommateurs d’énergie en France. Ainsi, la région ne consomme que 4% de l’énergie industrielle totale en France, un niveau parmi les plus bas du pays.
« Peu de sites en Occitanie sont tournés vers la sidérurgie ou la chimie, deux activités très consommatrices d’énergie », précise l’institut. L’industrie représente 12% de la valeur ajoutée régionale, c’est-à-dire la richesse créée par les entreprises du territoire. Un poids légèrement inférieur à la moyenne nationale.
Deux départements se distinguent par leur consommation : la Haute-Garonne et le Gard. À eux deux, ils regroupent la moitié de l’énergie utilisée par l’industrie régionale.
En Haute-Garonne, trois sites industriels dominent : Fibre Excellence à Saint-Gaudens, la cimenterie Lafarge à Martres-Tolosane et Airbus à Toulouse. Dans le Gard, quatre usines concentrent l’essentiel des besoins : Ferropem, Ciments Calcia, Owens-Illinois (bouteilles en verre) et Owens Corning (fibres de verre).
Au total, six activités pèsent plus de la moitié de la consommation industrielle régionale : pâte à papier, ciment, sidérurgie, verre creux, matériaux réfractaires et aéronautique.
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