En 2021, chaque habitant d’Occitanie a généré 567 kilos de déchets ménagers, soit 4% de plus qu’il y a dix ans. Mais si la quantité globale augmente, la part des déchets triés suit également une tendance favorable. D’après une récente étude de l’Insee, la moitié des déchets collectés dans la région sont aujourd’hui triés, tandis que les ordures ménagères résiduelles continuent de diminuer. Voici un tour d’horizon de la production des déchets en Occitanie.
Alors que la gestion des déchets devient un enjeu majeur pour de nombreuses collectivités, les habitudes évoluent dans les maisons. En effet, selon une étude de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), le service public de gestion des déchets a collecté 3,4 millions de tonnes de déchets ménagers et assimilés en 2021 dans toute la région Occitanie. Ce volume important représente 567 kilos par habitant, soit 19 kilos de plus que la moyenne nationale, selon l’étude.
Cependant, cette consommation a tendance à se nuancer : « En rapportant les quantités de déchets ménagers et assimilés à l’ensemble de la population, résidente et touristique, elles deviennent alors légèrement inférieures à la moyenne nationale », précise l’Insee.
Dans le détail, les ordures ménagères résiduelles, ces déchets non triés que l’on jette dans la poubelle grise, représentent encore 47% des déchets collectés. Mais leur part diminue : entre 2011 et 2021, la quantité par habitant a chuté de 12%, passant de 299 à 264 kilos.
Parallèlement, le tri s’intensifie. Toujours selon l’Insee :
Ces chiffres sont le résultat d’une augmentation des infrastructures sur le territoire : 557 déchetteries sont réparties sur la région, soit 9 pour 100 000 habitants, contre 7 au niveau national. Les habitants y vont 3,4 fois par an, un chiffre qui place l’Occitanie à la 3e place des régions françaises.
Grâce à cet essor du tri, 50% des déchets collectés sont valorisés en Occitanie en 2021, un point de plus que la moyenne nationale. Cette valorisation peut être matière (recyclage) ou organique (compostage, méthanisation). Toutefois, ce taux reste en deçà de l’objectif légal de 55% fixé pour 2020.
Après une forte progression entre 2011 et 2019, la part des déchets orientés vers des filières de valorisation se stabilise. Cette stagnation s’explique en partie par des difficultés persistantes : « Le taux de refus de tri dans les centres de traitement peut atteindre 30% », explique l’Insee.
En clair, certains déchets mal triés ou non pris en charge par les installations sont incinérés ou mis en décharge.
En 2021, 26% des déchets sont toujours incinérés en Occitanie (contre 34% en France), tandis que 22% sont stockés (contre 16% au niveau national). Dans la majorité des cas, il s’agit d’ordures ménagères résiduelles ou d’encombrants. « La valorisation des déchets se substitue essentiellement au stockage dont la part diminue fortement en dix ans (-7 points) », remarque l’Insee.
Un levier important pour l’Insee reste « peu utilisé » : la tarification incitative, qui encourage les comportements vertueux. « En 2021, seuls 4% des habitants de la région vivent dans un territoire sous tarification incitative contre 10% en France métropolitaine », détaille l’étude.
De plus, le volume de déchets collectés varie fortement selon les territoires. En effet, selon l’Insee : « Il dépasse 900 kg/habitant dans certaines intercommunalités touristiques », comme Terre de Camargue (Gard) ou le Pays de l’Or (Hérault).
À l’inverse, les territoires ruraux non touristiques et les métropoles régionales enregistrent des volumes plus faibles : moins de 480 kg/habitant à Montpellier et Toulouse. Ces différences s’expliquent par des facteurs socio-économiques, géographiques, mais aussi par la présence d’un service public plus ou moins développé.
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