Dans les Hauts-de-Seine, la précarité touche de plein fouet les jeunes. Selon le baromètre 2025 du Secours populaire, un jeune sur deux s’inquiète pour son avenir. Face à cette réalité, deux antennes étudiantes et des aides à plus de 5 700 enfants témoignent localement d’une solidarité indispensable.
Le Secours populaire vient de publier la 19ᵉ édition de son baromètre annuel sur la pauvreté et la précarité, réalisé avec Ipsos. L’année 2025 confirme la persistance des difficultés sociales en France et en Île-de-France, en particulier chez les jeunes adultes. Dans les Hauts-de-Seine, les chiffres départementaux mettent en évidence une précarité croissante, malgré des initiatives locales pour y faire face.
Le rapport 2025 met en lumière une réalité préoccupante : un jeune sur deux âgé de moins de 35 ans exprime une angoisse pour son avenir, et près de la moitié d’entre eux rencontre des difficultés à accéder à une alimentation équilibrée. Cette vulnérabilité n’est pas sans conséquence sur la santé mentale. Selon l’enquête, 74% des personnes en difficulté financière déclarent se sentir « tristes, déprimées ou désespérées ».
Pierre Latrille, d’Ipsos Public Affairs, souligne : « Un jeune sur deux n’est pas satisfait aujourd’hui de son niveau de vie et de nombreux jeunes font état de situations de privation ». Près de 4 jeunes sur 10 ont déjà sollicité l’aide d’un proche par crainte de basculer dans la précarité.
Dans les Hauts-de-Seine, les données confirment cette tendance nationale. Face à l’augmentation des besoins, deux antennes étudiantes du Secours populaire ont été créées dans le département. Elles accompagnent déjà plus de 1 300 étudiants, en leur proposant notamment une aide alimentaire et un soutien matériel.
Par ailleurs, 5 769 enfants scolarisés ont bénéficié d’un accompagnement au cours de l’année. Pour l’association, il s’agit non seulement d’apporter une aide d’urgence, mais aussi de garantir aux jeunes l’accès à l’éducation, aux loisirs et à la culture, autant de leviers essentiels pour l’égalité des chances.
Au niveau national, près de six Français sur dix (57 %) connaissent une personne proche vivant dans une situation de pauvreté, et un tiers redoute de basculer à son tour dans les prochains mois. Les privations touchent des domaines essentiels : alimentation, soins médicaux, loisirs et mobilité.
Face à cette réalité, le Secours populaire insiste sur la nécessité de maintenir la chaîne de solidarité. Près d’un Français sur deux (48%) se dit prêt à consacrer du temps à une association. L’organisation rappelle que « l’aide alimentaire et matérielle d’urgence est organisée comme une porte d’entrée vers un accompagnement plus large », afin de ne pas laisser une partie de la population à l’écart de la vie sociale.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
Voir les publications de l'auteurActualités en continu - Hauts-de-Seine
Commentaires