L’association Daux environnement regroupe des habitants de Daux, Larra, Mondonville, Merville, Cornebarrieu et Grenade, directement impactés par le projet de modification des trajectoires de décollage depuis l’aéroport Toulouse-Blagnac. Le JT a proposé une tribune libre à Jean-Marc Sanchez, le président de l’association.
Depuis sa création en septembre 2019, l’association Daux environnement s’élève farouchement contre le projet de modification des trajectoires de décollage des avions vers le nord de Toulouse. De nombreux habitants s’opposent à ce changement de trajectoire. De même, la majorité des associations de riverains et le Collectif contre les nuisances aériennes de l’agglomération toulousaine (CNAAT) s’y opposent, car au nord comme au sud de l’aéroport Toulouse-Blagnac la manière de procéder n’est pas acceptable.
Un Plan d’Exposition au Bruit (PEB) doit normalement anticiper le développement de l’activité aérienne et les évolutions de la circulation aérienne sur 15/20 ans, afin d’informer les habitants et d’adapter l’urbanisation, pour éviter d’exposer de nouvelles populations aux nuisances sonores. Ce plan a été établi pour la période 2012-2017 et doit être réexaminé tous les 5 ans. Mais ça n’a pas été le cas : les habitants n’étaient donc pas informés. Les plans d’urbanisation et la construction de groupes scolaires ont été décidés selon les trajectoires existantes depuis 2003, avant l’expérimentation. De plus, les communes nouvellement impactées n’ont pas été associées à l’analyse du projet.
Une population délestée au détriment d’une autre est un simple transfert de nuisances sur des populations prises au dépourvu. Cette nouvelle procédure ne permet pas d’amélioration en termes d’environnement ou de sécurité. Et la consommation de carburant et les émissions de CO2 augmentent (+7,7 tonnes de carburant et +24,2 tonnes de CO2 soit l’équivalent de 3 Aller/retour Toulouse-Paris).
Aucune mesure de bruits in situ n’a été réalisée avant le lancement de l’expérimentation. Les données utilisées pour évaluer l’impact sonore du projet résultent d’un modèle purement théorique et ne sont d’ailleurs absolument pas communiquées. Après analyse des données issues des capteurs sonores installés sur Daux suite à l’enquête publique en Décembre 2019, Il ressort que les nuisances réelles subies par les habitants de la commune de Daux sont largement supérieures à celles du modèle théorique utilisé par la mission environnement de la Direction des Services de la Navigation Aérienne (DSNA). Malgré nos courriers, la DSNA n’a pas souhaité transmettre les données utilisées pour réaliser ses modélisations.
La Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) a même lancé la dernière phase de l’expérimentation de nouvelles trajectoires, le 9 avril 2020, en plein cœur du premier confinement. Le test est donc toujours en cours. Les habitants de Daux, Larra, Cornebarrieu et Grenade nouvellement impactés s’élèvent contre la poursuite de ce projet dans la mesure où le trafic aérien ne peut pas être considéré comme représentatif, en nombre de vols mais aussi en type d’avion, taux d’occupation…
La position de l’association est claire. Elle vise à ce que les nuisances sonores réellement subies soient mesurées et qu’une information sincère et véritable soit délivrée aux populations concernées par le projet de modification. Dans le souci de construire durablement et dans la sérénité la politique aéroportuaire, sans opposer les riverains et le trafic aérien, nous faisons appel à tous les représentants des professions aéronautiques, des collectivités locales ainsi que des associations participant à la Commission Consultative de l’Environnement de l’aérodrome de Toulouse-Blagnac pour que les changements de trajectoires soient diligentés en informant convenablement les populations.
Des solutions sont possibles pour résoudre ces problèmes. Reste à savoir si la préfecture et la DGAC acceptent des propositions qui pourraient s’avérer bénéfiques à tout le monde.
Jean-Marc Sanchez
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