Dans le quartier Saint-Aubin, les riverains s’interrogent et la rumeur enfle. L’association Infos-sectes Midi-Pyrénées a lancé l’alerte : une épicerie du quartier serait liée à un mouvement sectaire.
© Franck AlixAu 47 rue Riquet, quartier Saint-Aubin, une petite épicerie a ouvert ses portes il y a quelques mois. Baptisée Au cœur du grain, elle est spécialisée dans la restauration rapide et dans la vente de produits bio. Aux dires des clients, « le pain y est très bon, la déco est sympa ». « Les sandwichs aussi. Ils sont à base de produits frais et bio », témoignent France et Isabelle en sortant de l’échoppe. Pourtant, la petite boutique à l’allure inoffensive serait liée à un mouvement accusé de dérives sectaires.
Au cœur du grain est en réalité le second établissement de la SARL Le Petit Gersois, dont le siège social est situé au 25 rue Laganne à Toulouse. D’après les informations du greffe du tribunal administratif, le gérant des deux entités est commun. Son nom, même s’il est connu, ne sera pas divulgué ici. Car, âgé d’une trentaine d’années, « il n’est qu’une victime parmi tant d’autres. Ce n’est qu’un prête-nom qui servira de bouclier aux véritables manipulateurs », estime Infos-Sectes Midi-Pyrénées. Par l’affichage du réseau de ce dernier sur le site societe.com, une nouvelle entreprise apparaît, Cappe. La même personne en aurait été dirigeante de juillet 2016 à mai 2018. Et le siège social est situé route de Haut Béarn à Sus.
Sus, petit village des Pyrénées-Atlantiques dont le château, trônant à l’adresse communiquée par la société Cappe, héberge la communauté des 12 Tribus, ou Tabitha’s Place. Pour la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), il s’agit « d’un mouvement religieux chrétien de type fondamentaliste et apocalyptique qui justifie toute la vie par une lecture strictement littérale de la Bible dont l’étude doit être quotidienne et la connaissance des textes parfaite en toutes circonstances. Ce mouvement est fondé sous forme de communautés appelées tribus », explique un rapport remis au Premier ministre en 2010.
D’ailleurs, « ils sont également répertoriés sous le nom de Ruben and Brothers ou encore de l’Ordre Apostolique », confirme Infos-Sectes Midi-Pyrénées. Cette dernière dénomination figure sur la liste du rapport parlementaire n°2468 daté du 22 décembre 1995 des ‘’mouvements sectaires de 50 à 500 adeptes’’. « Ils seraient 100 à 150 à Sus, dont 50 à 60 enfants », selon l’association régionale de lutte contre les mouvements sectaires.
Des enfants qui justement seraient au centre de démêlés judiciaires concernant des membres des 12 Tribus. En 2001, douze ans de réclusion ont été prononcés à l’encontre des parents d’un bébé de 19 mois, décédé suite à la privation d’aliments et de soins. En 2002, 19 membres ont été condamnés pour soustraction aux obligations légales des parents (refus de scolarisation et de vaccination). Et en 2015, quatre enfants d’une même fratrie ont été placés après l’ouverture d’une information judiciaire pour mauvais traitements. Infos-Sectes lance aujourd’hui une alerte pour dénoncer les maltraitances dont pourraient être victimes les enfants vivant dans cette communauté, exploitante de l’épicerie Au cœur du grain.
Commentaires
FABRE le 09/10/2024 à 10:54
Si la France ne gagne pas la coupe du monde de foot,elle pourra revendiquer le titre de championne du monde de la chasse aux "sectes" !
Je rappelle qu'il n'existe aucune définition juridique du mot "secte" utilisé pour faire peur par des associations qui en ont fait leur fonds de commerce depuis plus de 40 ans sur le dos des contribuables,la liste noire de 1995 a été supprimée en 2005 par Raffarin alors Premier ministre car elle ne respectait pas les principes de la Convention européenne des droits de l'Homme et de la Déclaration universelle des droits de l'Homme que la France a signées ?
Le modèle français que la Miviludes voulait exporter dans tous les pays de l'Europe a été rejeté par le Conseil de l'Europe a rejeté le 10 avril 2014 !
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Fabien Pomiès le 09/10/2024 à 09:53
Nous vous invitons à lire l'article dans son intégralité.
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FABRE le 09/10/2024 à 11:21
@ Fabien Pomiès
J'ai lu l'article dans son intégralité,je ne me contente pas des déclarations,affirmations,accusations de Infos-Sectes Midi-Pyrénées,leurs propos ne sont quand même pas parole d'évangile !
Dans un autre article par exemple,on apprend que "A la suite des opérations de police ayant eu lieu en pleine nuit le 16 juin 2015 aux dépens de la vie communautaire de la « Communauté Religieuse des Douze Tribus de Sus », aucun des membres congréganistes n’a été mis en examen ou sous statut de témoin assisté...Encore une fois, comme l’ordonnance de non-lieu du 4 octobre 2011 prononcée par Mme Lucille PICHENOT, Juge d’instruction à Pau, l’avait démontré après plusieurs années d’enquête, le travail de la justice permettra de rétablir la vérité et d’affermir la légalité des activités religieuses de la Communauté.
Sur les 40 enfants vivant au sein de notre Communauté religieuse, tous examinés par des médecins sur ordre du Juge, les seuls quatre enfants placés provisoirement ont été remis à leurs parents le 1er juillet 2015 par décision du juge des enfants palois.
Présente à Sus depuis des décennies, la Communauté aspire à vivre en paix et sereinement, ce que reconnaissent tous ceux qui la connaissent."
Alors que le gouvernement prépare une loi pour lutter contre les fake news,on attend de ceux dont le métier est de nous informer qu'ils vérifient leurs "infos" et qu'ils donnent aussi la parole à la défense et pas seulement à l'accusation !
Beaulieu sandrine le 09/10/2024 à 19:08
Bonjour Séverine,
Merci pour cet article et l'information de bien commun qu'il divulgue.
Je boycotte la boutique et partage l'info.
Sandrine
FABRE le 09/10/2024 à 11:08
Bonjour Sandrine,ce que vous faites porte un nom : discrimination
Que je sache,cette épicerie qui vend du bon pain et des produits bio ne fait rien d'illégal,ou alors elle serait interdite,en revanche,la discrimination est illégale !
"La loi recense aujourd'hui 23 motifs de discrimination: l'origine du salarié, son sexe, sa situation de famille, sa grossesse, son apparence physique, sa situation économique, son patronyme, son lieu de résidence, son état de santé, son handicap, ses moeurs, son orientation sexuelle, son âge, ses opinions politiques, ses activités syndicales, sa langue, son ethnie, sa nationalité, ou sa religion. Ils portent atteinte à sa dignité."
Je précise que je n'habite pas à Toulouse,mais si c'était le cas,inutile de vous dire que j'irais volontiers acheter du bon pain et des produits bio dans cette épicerie car contrairement à vous,
je ne suis pas sectaire !
Bonne journée