Pour la deuxième année consécutive, le JT remet les Trophées des solutions, au Laboikos (32 rue Riquet), ce jeudi. Une manière pour nous de récompenser les initiatives que nous avons découvertes tout au long de l’année.
La rédaction a ainsi épluché les 50 derniers numéros du JT et gardé les idées qui lui paraissent les plus impactantes, les plus originales ou les plus concernantes pour ses lecteurs. Nous les avons remises entre les mains d’un jury indépendant, proche de l’économie sociale et solidaire. Rendez-vous ce jeudi, pour connaître les lauréats, ceux qui se verront décerner un trophée des solutions.
Valoriser les effluents d’élevage et les déchets végétaux agricoles, tout en produisant une énergie renouvelable. C’est la promesse de Sud-Ouest Biogaz, grâce à la méthanisation. Cette technique consiste à accélérer le processus naturel de dégradation des déchets organiques en biogaz. Ce dernier pouvant ensuite être transformé en chaleur ou en électricité.
Sud-Ouest Biogaz, spécialisé dans l’installation de méthaniseurs dans les exploitations agricoles, permet ainsi « d’absorber les surcoûts de mise aux normes du stockage des effluents et d’améliorer les bilans fertilisants et agronomiques de la ferme. Grâce à cette technique, on peut en effet produire un digestat hautement fertilisant et l’on assure une autonomie en termes de chaleur et d’électricité », affirme Elie Bart, cofondateur de Sud-Ouest Biogaz. L’excédent d’énergie produite peut aussi être revendu au distributeur de gaz naturel ou d’électricité. Après un rapide calcul, il estime « qu’une unité de méthanisation moyenne d’une capacité de 5 000 à 10 000 tonnes peut couvrir les besoins de 80 foyers se chauffant à l’électricité ».
De la conception technique à la mise en service des méthaniseurs et la fourniture de pièces, en passant par la formation de leurs clients, Sud-Ouest Biogaz s’engage à fournir une installation clé en mains. Et cela, en fonction des substrats disponibles sur l’exploitation : une méthanisation en voie sèche pour les déchets solides et pailleux comme le fumier, et en voie liquide pour les effluents comme le lisier.
http://www.so-biogaz.fr/
Depuis 2015, Phénix encourage les grandes surfaces à donner une seconde vie aux produits périmés ou proches de l’être, et ainsi à lutter contre le gaspillage. En faisant le tour des centres commerciaux pour les convaincre de céder leurs invendus à des associations caritatives, l’entreprise sauve ainsi 50 tonnes par jour (à l’échelle nationale) de produits destinés à la poubelle, soit l’équivalent de 100 000 repas. Les aliments ayant dépassé la date limite de consommation sont, eux, proposés à des éleveurs ou à des zoos.
Cette initiative d’économie circulaire, portée par Alice Hua en Midi-Pyrénées, vise à sensibiliser les grandes surfaces sur la réduction de leurs déchets et leur revaloriser. Pour cela, Phénix dispose d’une plateforme numérique permettant de mettre en relation, en temps réel, les supermarchés ayant du surplus, et les associations partenaires. En parallèle, un travail de terrain est effectué régulièrement pour sensibiliser les gérants au zéro déchet et former leurs employés au tri. L’entreprise accompagne également la mise en place de la logistique et de circuits courts.
Et pour convaincre les grandes surfaces de sauter le pas, Phénix fait valoir un argument économique plutôt qu’éthique : « Les gérants sont surtout intéressés par l’aspect financier. Nous leur expliquons alors que revaloriser leurs invendus limitera leur ‘’casse’’. Elle représente 1 % de leur chiffre d’affaires », explique Alice Hua, directrice de Phénix Midi-Pyrénées.
http://www.wearephenix.com/
Des nichoirs à oiseaux aux gîtes à insectes, en passant par les refuges à mammifères ou à amphibiens reptiles, Symbiosphère proposent aux particuliers, aux collectivités, aux entreprises et aux associations des solutions pour contribuer à préserver la biodiversité locale. Pour cela, Leslie Faggiano, docteur en écologie, Yann Le Portal, ingénieur environnement et Pierre Le Portal, menuisier, ont associé leurs compétences pour produire, de manière écoresponsable, des habitats à destination d’espèces animales en milieu urbain. Façonnés à base de matériaux écologiques comme le bois issu de forêts locales gérées durablement et l’ardoise, « les petits refuges sont parfaitement acceptés par leurs futurs occupants et respectent le développement des espèces que l’on cherche à protéger », expliquent les trois cofondateurs de cette scop née en 2015.
« Nous installons nos produits dans les arbres ou sur les façades de bâtiments et nous animons des formations afin d’impliquer, d’expliquer, de convaincre et de transmettre des connaissances sur la préservation de la biodiversité », précisent-ils. Ainsi, les installations permettent à la fois à leurs clients de protéger et d’observer régulièrement plusieurs espèces animales dans leur espace de vie. Voire même de bénéficier de leur présence : « Si vous possédez un potager, ces actions attireront les pollinisateurs et autres auxiliaires du jardin », termine l’équipe.
http://symbiosphere.fr/
Convaincue par les nombreuses propriétés techniques et les atouts environnementaux du bambou, la start-up toulousaine Cobratex a conçu un procédé permettant d’en extraire des bobines de fil. Une nouvelle matière qui pourrait bien, un jour, remplacer le plastique ou certains métaux prisés par l’industrie.
Edouard Sherwood en a eu l’idée alors qu’il était ingénieur chez Airbus. Là, il prend conscience que « l’industrie fait de plus en plus appel à des matériaux composites biosourcés », notamment celle des sports de loisirs, à la recherche de matières premières robustes et légères. Il parie donc sur le bambou et dépose un brevet, suite à une collaboration avec l’école des Mines d’Albi-Carmaux, pour un procédé inédit d’exploitation de la plante brute pour en extraire les fibres, les souder et les tisser.
Et il n’est pas le seul à être séduit par les propriétés du bambou, car les commandes affluent. Depuis sa création en 2013, Cobratex a multiplié sa production par sept. « Nous fabriquons aujourd’hui un mètre carré par jour, mais, dans l’idéal, pour couvrir les demandes de l’industrie, nous devrons augmenter la cadence, jusqu’à un mètre carré par seconde ! », confie Édouard Sherwood. Une levée de fonds d’un million d’euros est en cours pour permettre à l’entreprise de passer à la vitesse supérieure et de préparer l’industrialisation de son produit.
http://www.cobratex.com/
L’autopartage, c’est bien. En électrique, c’est mieux ! C’est en quelque sorte le credo de Iodines, jeune start-up toulousaine qui s’est positionnée sur le marché de la location de voitures électriques. Sans abonnement et en libre-service dans toute la Ville rose, les véhicules sont disponibles à la demande et peuvent être pris et rendus n’importe où à Toulouse. Ceci pour éviter à l’utilisateur de chercher une place de stationnement, notamment pour le rapporter. La jeune société propose également un service de voituriers qui offre la possibilité aux clients de se faire livrer le véhicule à un point donné. « Le but est de simplifier au maximum la vie des usagers, y compris sur la tarification, puisque nos prix sont basés sur le temps d’utilisation », explique Carole Poulat, cofondatrice de Iodines. Pour elle et Loïc Urbain, son associé, l’autopartage dispose d’un bel avenir. Encore faut-il accompagner le changement d’habitude, de la possession vers l’usage.
Leur objectif : diminuer le nombre de voitures personnelles qui circulent dans les grandes agglomérations en développant le covoiturage, et remplacer peu à peu les moteurs thermiques par des électriques. La flotte de Iodines est composée de Peugeot Ion, de Renault Zoé et de Smart ED. Différents modèles s’adaptant à l’utilisation que l’usager souhaite en faire.
https://www.iodines.fr/
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