Lancé par des citoyens en mal d’écoute, le nouveau mouvement politique Tous pour Toulouse compte bien peser sur les prochains scrutins locaux.
©DR« Nous sommes l’illustration locale de ce qui se passe au niveau national », résume Ahmed Darhour, fondateur de Tous pour Toulouse, un mouvement qui semble coller parfaitement au climat social du moment. Avec la volonté de porter la voix de ceux que l’on n’entend pas, cette nouvelle formation, « ni de droite ni de gauche », souhaite, à son échelle, bousculer le paysage politique : « Ceux qui sont au pouvoir ne l’utilisent pas pour changer les choses, mais pour nous manipuler et nous coincer dans une bulle. Ce sont nos premiers ennemis. Et nous voulons être un gros caillou dans leur chaussure », lance Ahmed Darhour.
Ce fonctionnaire territorial de 34 ans a sauté le pas après une dizaine d’années passées à aider les jeunes et les personnes dans le besoin, au cœur du quartier des Izards. « J’ai pu constater les manœuvres des politiques qui tiennent les associations en laisse en les mettant en concurrence. J’ai aussi vu certains d’entre eux acheter des voix contre des petits boulots », dénonce-t-il. Son implication dans le bénévolat lui a toutefois permis de « casser les frontières et de traverser le périph’ ».
« Ne pas décider à la place du citoyen »
« Les problèmes sont partout. C’est pourquoi nous ne voulons pas que l’on nous colle l’image de jeunes des cités qui montent une liste entre arabes et noirs. Non, la nôtre est Toulousaine et compte bien rassembler le plus grand nombre », annonce le fondateur de Tous pour Toulouse. De fait, parmi les 425 personnes qui y ont adhéré à ce jour, toutes les religions et les classes sociales sont représentées. Des discussions sont également en cours avec le mouvement Archipel citoyen, « pour construire un maillage entre le centre-ville et les quartiers populaires », confie Ahmed Darhour.
L’homme ne cache donc pas ses ambitions électorales. Les municipales de 2020, et pourquoi pas les scrutins départementaux et régionaux de 2021. « Cela nous laisse le temps de nous préparer et de nous mobiliser. Nous avons l’intention de devenir une véritable force de proposition. » Si ce qu’elle rejette est clairement exprimé, il reste encore à la nouvelle formation à présenter des solutions concrètes.
Un programme devra être défini à partir des idées postées sur la page Facebook et bientôt sur le site internet de Tous pour Toulouse. Social, culture, logement, écologie ou emploi, chacun pourra y contribuer : « Bien sûr, nous devrons faire le tri. Mais il s’agit avant tout de ne pas décider à la place du citoyen. »
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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