Le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc a décidé de prolonger l’autorisation d’extension des terrasses de la Ville rose qui devait prendre fin ce jeudi 30 septembre. Les cafetiers et restaurateurs, fragilisés par la crise de la Covid-19, accueillent la nouvelle avec satisfaction.
Les cafetiers et restaurateurs de Toulouse ont enfin obtenu une réponse officielle de la mairie. Depuis le mois d’août, une partie de ceux qui bénéficiaient d’une autorisation exceptionnelle d’étendre leurs terrasses sur le domaine public demandait une prolongation de cette mesure. À six jours de l’échéance, ils ont donc obtenu un délai de six mois supplémentaires. En effet, le dispositif, mis en place à l’issue du premier confinement lié à l’épidémie de Covid-19 et déjà renouvelé deux fois, est maintenu jusqu’au 31 mars 2022. « Cette décision, prise en concertation avec les habitants et les représentants des professionnels de la restauration, a pour but de les accompagner et de les aider alors qu’ils ont été particulièrement touchés par la crise sanitaire », expliquent les services de la mairie, dans un communiqué de presse.
Jean-Luc Moudenc, lors de sa conférence de presse de rentrée, avait fixé trois conditions à la prolongation des extensions de terrasses : « Qu’il n’y ait pas eu de remontées de témoignages de nuisances, que cela n’ait pas empêché les personnes à mobilité réduite ou les piétons de se déplacer, et que cela n’ait pas posé de difficulté en termes de circulation automobile ». Un examen au cas par cas… remis finalement à plus tard. « Ces six mois supplémentaires permettront d’affiner le bilan qui sera effectué à son issue », indique à présent la mairie de Toulouse. Ce qui laisse espérer à Olivier Bouscatel, le président régional du Groupement national des indépendants de l’hôtellerie-restauration (GNI), une pérennisation du dispositif.
« Celui-ci a beaucoup plu aux Toulousains. Et il a été bien géré par les professionnels. La grande majorité des couacs se sont réglés en bonne intelligence », assure le représentant de la profession. Selon lui, alors qu’une cinquantaine d’établissements, sur 526, a fait l’objet d’une plainte, seuls 4 d’entre eux ont reçu trois avertissements, se sont ainsi vu priver d’autorisation et ne pourront pas en demander le renouvellement. Pour Olivier Bouscatel, « on stigmatise les grandes terrasses bruyantes du centre-ville, mais l’essentiel des extensions concerne seulement une dizaine de places assises, dans les quartiers et faubourgs. Non seulement la mesure a sauvé les petits commerces, mais elle a aussi apporté de la sécurité par endroit. Lorsque il y a de l’animation, de la vie, cela repousse les trafic et limite les actes d’incivilité ».
Après avoir été gratuite, puis à mi-tarif, cette troisième prolongation des extensions de terrasses Covid sera, cette-fois-ci, facturée au tarif en vigueur. Par ailleurs, les chauffages d’extérieur n’y seront pas autorisés. Une bien maigre consolation pour Richard Mébaoudj, à la tête de l’association 60 millions de piétons 31, qui déplore une absence de concertation avec les associations de riverains et ne cache pas sa déception : « Les Toulousains dans l’hyper-centre, et sur de nombreux autres points sensibles, subiront donc tout cet automne et tout cet hiver des terrasses et leurs extensions (…) Marcher en ville est devenu un sport de combat et un défi pour celles et ceux qui peuvent encore le pratiquer ».
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