Par Simon Pialat
A Toulouse, c’est le collège Vauquelin qui consacre, jusqu’à vendredi, une semaine spéciale dédiée à la tolérance, au respect et au vivre-ensemble dans le cadre du projet global « Bien vivre en France ». « On recrute sur un large secteur : Mirail, Lardenne, les Pradettes, Saint-Simon et on accueille des enfants de neuf écoles différentes » explique la principale Marie Benazet. « L’objectif vise à faire cohabiter des élèves de différents milieux géographiques, culturels et sociaux. » Pour le coup, le projet pédagogique semble correspondre à la démarche dans laquelle s’est depuis longtemps engagé le collège, d’autant plus que des militants de la Ligue des droits de l’Homme ont répondu présent pour l’encadrer. Des spécialistes de l’association de la loi de 1901 sur le champ scolaire interviendront également dans d’autres établissements pédagogiques de l’agglomération toulousaine, dans le mois qui arrive. « L’actualité nous donne un peu raison de le faire », glisse François Dumas, responsable de la LDH sur les secteurs de Toulouse et de Colomiers, en présence d’Isabelle Boucher.
« Laisser la parole aux élèves »
Les attentats survenus à Charlie Hebdo ont effectivement renforcé la volonté des responsables pédagogiques et administratifs de communiquer auprès des jeunes. Cependant, ceux-ci se défendent d’avoir attendu la vague de crimes commis à Paris pour agir de leur côté. Dans la salle des arts du collège, notamment, les organisateurs du projet éducatif ont exposé des caricatures, peut-être en hommage aux journalistes de l’hebdomadaire. La CPE Audrey Cazaux, très impliquée dans le projet, voit dans ce dernier une occasion de « laisser s’exprimer les élèves sur des sujets variés et sans tabou : homosexualité, harcèlement, religion… » La démarche principale ne vise donc pas à leur imposer des choses, mais à libérer leur parole. Et c’est cela qu’approuvent des parents d’élèves, notamment Christophe Deyssard, lui-même enseignant dans un autre établissement : « C’est un collège ouvert et l’un des rares à inviter les parents ; et c’est une très bonne idée de laisser les élèves réfléchir et de leur permettre de construire leur propre réflexion. D’autant plus que ça dure longtemps, donc ça permet réellement de construire quelque chose. » Plus concrètement, la démarche du collège s’organise autour de plusieurs classes, réparties en divers groupes qui se voient chacun remettre une série de questions et désigner un rapporteur. Ce dernier interviendra ensuite vendredi après-midi, et fera un résumé du travail de réflexion effectué, et ce devant les autres élèves.
Comité de soutien et soirée dédiée à Kristina, menacée d’expulsion
C’est également au collège Vauquelin qu’un comité de soutien s’est créé pour Kristina et sa famille, dont la demande d’asile a été refusée. L’élève est arrivée à Toulouse depuis plusieurs années et s’est parfaitement intégrée dans l’établissement. Aujourd’hui, elle est menacée d’expulsion puisqu’elle se trouve depuis peu dans une situation illégale. Elle n’a certes pas encore reçu de notification d’expulsion du territoire, mais le danger pèse, aux yeux de ses deux professeurs, Julien Maria et Mona Ramond, et de Céline Cazaban, en charge de la maison des parents d’élèves.
Une page Facebook lui est spécialement consacrée et une soirée est organisée tout en son honneur, jeudi dès 18h30, au restaurant toulousain Les Folles Saisons.
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