Alain Motes, secrétaire du syndicat Sud santé sociaux au CHU de Toulouse, émet de sérieux doutes sur la faisabilité des projets des candidats sur la santé. Il décerne tout de même quelques bons points à Emmanuel Macron. Et fustige la restriction de l’accès aux soins aux étrangers voulue par Marine Le Pen.
// Par Charline Poullain
Franck Alix / JT« Pour nous, le problème du système de santé est un problème de moyens », rappelle Alain Motes, secrétaire de la section syndicale Sud santé sociaux au CHU de Toulouse. « À l’hôpital, on observe un épuisement des professionnels. Dans cette crise, la variable d’ajustement c’est le personnel. On nous fait faire des actes et non plus du soin ». Aussi lorsque les deux candidats annoncent le développement des maisons de santé, le kinésithérapeute reste prudent : « C’est très à la mode, mais qu’est-ce que l’on met derrière ? Si c’est dans une zone sans spécialiste parce que l’hôpital local a été fermé, je ne suis pas pour ».
Quant au remboursement à 100% pour les prothèses auditives, dentaires et optiques, prôné par Emmanuel Macron dans son programme : « C’est du vent, il n’arrivera pas à les convaincre (sous-entendu les mutuelles et les complémentaires santé, ndlr). La santé publique demande de l’argent public ».
Le candidat d’En Marche ! met également en avant la prévention. « Les besoins sont énormes. La santé scolaire par exemple a été délaissée ». La candidate du Front national propose quant à elle de restreindre l’accès aux soins aux étrangers: « C’est un problème de santé publique. Si on n’aide plus les personnes étrangères malades, des maladies éteintes vont se redévelopper, comme la tuberculose », commente Alain Motes. Autre proposition frontiste : inciter les stages d’internat dans des “déserts médicaux”.
Réaction : «On pourrait demander à des étudiants de passer six mois dans une campagne, les formations doivent tenir compte de cela. Je n’ai rien à redire. »
La rédaction
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