TUYAU – Durant quelques jours, les eaux usées de Blagnac, au niveau de l’île de la Pécette, se sont déversées dans un bras mort de la Garonne. Si Véolia se charge de régler le problème technique à l’origine de la pollution, les riverains eux, veulent un meilleur aménagement du fleuve.
Les eaux qui entourent l’île de la Pécette sont à nouveau propres. C’est une bonne nouvelle pour la faune et la flore de cet écosystème particulièrement riche, mais aussi pour les riverains. À la fin du mois de juillet, ils ont vécu un véritable « cauchemar », à cause des odeurs et de la prolifération des moustiques causées par un déversement d’eaux usées dans ce bras mort de la Garonne.
Une canalisation bouchée à l’origine du problème
D’ordinaire, les canalisations de Blagnac y rejettent seulement les eaux pluviales, mais l’étanchéité d’une plaque séparant ces canalisations de celles des eaux usées a été compromise. « Le réseau d’eaux usées a été bouché par un encombrant en aval de l’interconnexion, située au niveau du carrefour entre la rue des Bûches et la route de Grenade », explique Olivier Sarlat, directeur d’exploitation au centre régional Toulouse Pyrénées de Véolia Eau. « Comme l’eau usée ne pouvait plus circuler, le déversement s’est fait au niveau de cette intersection technique ».
Le bouchon a été enlevé et les camions hydrocureurs ont nettoyé la zone, mais Véolia compte tout de même réassurer l’étanchéité de la plaque, d’ici la fin du mois d’août. En attendant, « nous avons mis en place une canalisation provisoire pour concentrer le flux d’eau pluviale dans le bras mort de la Garonne et aider au renouvellement de l’eau. Nous y repassons très fréquemment, et on constate un niveau de transparence identique à celui d’avant », poursuit Olivier Sarlat. On peut même y voir nager les bancs de poissons. Si les stations d’épuration déversent avec parcimonie une partie de leurs eaux usées dans la Garonne, lors de gros orages, certains incidents sur les réseaux collectifs ou privés peuvent nuire à la flore et à la faune. Mais à Blagnac, la fuite a été très ponctuelle et « s’est surtout vue parce qu’elle était sur un bras annexe », assure Patrick Flour, de l’Agence de l’eau Adour-Garonne. C’est peut-être une chance, car « si les eaux usées avaient été rejetées dans la Garonne, avec le débit, ça aurait été plus difficile à repérer ». Les effets de la pollution auraient donc pu être plus importants.
Les riverains veulent redonner vie au bras mort de la Garonne
Certains riverains du chemin des Ramiers ne voient pas les choses de la même façon. Ils estiment que l’incident aurait pu être atténué si la Garonne s’écoulait mieux au niveau de l’île de la Pécette. « Petit à petit, le bras s’est bouché et si on laisse s’amonceler toute la caillasse, l’eau de la Garonne ne va plus circuler ici », prédit un riverain anonyme qui se souvient d’une époque où le bras du fleuve n’était pas si mort. Et les buses obstruées du passage à gué qui relie Blagnac à l’île de la Pécette ne font qu’aggraver le problème. Lorsque les eaux usées se sont déversées là, le mauvais écoulement du fleuve a favorisé la stagnation de la pollution.
Pour éviter de voir l’épisode se reproduire, les riverains mécontents réclament donc un meilleur aménagement de la Garonne. « Nous allons écrire au préfet pour demander une saignée en amont, afin que l’eau puisse mieux s’écouler », explique le Blagnacais.
Par Michael Ducousso
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