Romain Poite, élu meilleur arbitre de Top 14 à cinq reprises, a été sélectionné pour diriger des rencontres de la Coupe du monde 2019 de rugby au Japon, du 20 septembre au 2 novembre. Une troisième participation au tournoi, sifflet aux lèvres, pour cet ancien agent de police.
Romain Poite © Clément-Bucco-Lechat.jpgPlutôt footeux dans ses premières années, Romain Poite renoue avec ses racines lorsque sa famille, un temps installée en Vendée, revient emménager dans le Tarn. « J’avais dix ans, et c’est à ce moment que j’ai basculé du ballon rond vers l’ovale. Mon père, originaire de Mazamet, était lui-même rugbyman », raconte Romain Poite, arbitre international de rugby à XV.
Grande gueule, le jeune troisième ligne est capitaine de son équipe et mène la vie dure aux arbitres. « Je contestais beaucoup. Je n’étais pas un joueur évident à gérer, même si j’étais plutôt calme et sociable hors du terrain », confesse celui qui devra mettre d’accord, cet automne, les meilleurs joueurs de la planète.
C’est à 19 ans que Romain Poite découvre l’arbitrage. « C’est mon père, qui était membre du comité Midi-Pyrénées, qui me l’a proposé. Je l’ai d’abord fait avec l’idée de compléter ma formation de joueur. Ça m’a surtout permis de comprendre ce que vit le gars tout seul au milieu », reconnaît celui qui évoluait alors dans des divisions Honneur, notamment à Graulhet et Cagnac-les-Mines.
Avant de s’engager dans une carrière d’arbitre, Romain Poite a été agent de police pendant dix ans. Un virage qu’il s’amuse à décrire comme le fruit d’une déformation professionnelle. « Au début, sur le terrain, j’étais plutôt dans la répression et pas très abordable. Mais comme le vin, je me bonifie avec l’âge et je m’autorise un peu de souplesse dans mes relations avec l’autre. »
« Avec mon niveau, je n’aurais jamais eu l’opportunité d’une telle carrière comme joueur », reconnaît Romain Poite, qui s’est vu décerner, à cinq reprises, le titre de meilleur arbitre du Top 14. Pour sa troisième participation à une Coupe du monde, celui-ci espère surtout « prendre du plaisir » et se voir confier le sifflet pour un match de phase finale. Une apothéose avant de penser à une nouvelle reconversion dans le management. « Parce qu’arbitrer c’est manager, et inversement. »
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
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