Initiée par le bailleur social Cité Jardins et gérée par l’association Espoir, la résidence D’un jour à l’autre, située en centre-ville, accueille en urgence des femmes vulnérables. Un dispositif qui pourrait servir d’exemple en plein Grenelle des violences conjugales.
Depuis le 3 septembre, le gouvernement met l’accent sur la lutte contre les violences conjugales à travers l’organisation d’un Grenelle censé aboutir, le 25 novembre prochain, sur des mesures fortes. Une occasion saisie par le bailleur social Cité Jardins, spécialiste du logement spécifique, pour rappeler l’existence du dispositif d’hébergement d’urgence pour les femmes vulnérables initié en 2017 à Toulouse. « Les Grenelles sont une bonne chose, car ils permettent une mobilisation très importante sur un sujet. Mais nous souhaitons montrer qu’il n’est pas forcément nécessaire d’inventer de nouvelles solutions quand certaines initiatives ont déjà prouvé leur efficacité. Il faut simplement les encourager », explique Maryse Prat, directrice générale de Cité Jardins.
La résidence D’un jour à l’autre (DJAL), gérée au quotidien par l’association Espoir, a ainsi été créée il y a deux ans dans le cadre d’un appel à projets lancé par la Direction départementale de la cohésion sociale. Dans un ancien hôtel de la rue Bayard, au cœur de la ville, 23 chambres ont été rénovées pour donner à des femmes isolées, victimes de violences, voire demandeuses d’asile, la possibilité de trouver un refuge et d’être mises sous protection dans un délai très court. « Ce genre de lieu adapté à un public très fragile n’existait pas. C’est le premier maillon de la chaîne, un hébergement de première urgence qui permet de souffler et de reprendre confiance dans l’attente d’une évaluation de leur situation et d’une orientation vers d’autres types de structures », poursuit la directrice générale.
Avec une capacité de 28 lits et des espaces partagés (salon, salles à manger…), la résidence accueille les bénéficiaires, orientées via le 115, sept jours sur sept, à partir de 18h et jusqu’à 11h le lendemain matin. Sur place, elles sont entourées par une maîtresse de maison, chargée de la logistique matérielle, d’un éducateur spécialisé et d’un moniteur qui veille à ce que chacune puisse s’intégrer en assurant des animations pour les temps de vie commune. Pour la tranquillité du lieu, une personne est affectée à la vigilance nocturne et des consultations de médecine générale sont proposées tous les 15 jours.
L’association Espoir prend ainsi en charge près de 700 femmes par an dans la résidence, qui affiche un taux de remplissage dépassant les 100 %. Même si l’admission au sein de la structure est en théorie d’une nuit, elle est évidemment reconductible et, souvent, dure plusieurs mois. « Cela prouve non seulement la nécessité, mais aussi le manque de ce genre de lieux. Nous nous adressons à un public en très grande difficulté et il faut du temps pour que les femmes soient susceptibles d’être orientées. Certaines, en arrivant, doivent réapprendre à dormir sereinement », raconte Maryse Prat. « Ce type d’opération est la raison d’être de Cités Jardins. C’est la mission des bailleurs sociaux que d’être en phase avec les problématiques les plus compliquées », conclut-elle.
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