L’eurodéputé Raphaël Glucksmann était présent à l’Université Toulouse I Capitole pour une conférence. Le discours de l’essayiste semble intéresser une partie de la jeunesse. Les causes qu’il porte pourraient donc s’installer au cœur du débat public dans les années à venir.
Un amphithéâtre plein un vendredi à 18 heures, scène plutôt rare dans le monde étudiant. Et pourtant, c’est bien ce qu’il s’est passé le 21 janvier à la manufacture des tabacs de l’Université Toulouse I Capitole. La présence de Raphaël Glucksmann en tant que maître de conférences peut expliquer ce phénomène. L’eurodéputé, venu présenter son dernier livre : Lettre à la génération qui va tout changer semble séduire les jeunes.
Hier soir, @rglucks1 donnait une conférence organisée par le@ParlementEtudia à @UT1Capitole devant un amphi plein. Plusieurs sujets abordés comme les Ouïghours, les réseaux sociaux et le changement climatique pic.twitter.com/SGyk5ZgMgX
— Léo Molinié (@LeoMolinie) January 22, 2022
Face à Raphaël Glucksmann, des dizaines d’étudiants. Parmi eux, Keysie qui rencontre l’un de ses youtubeurs préférés. « Quand j’ai su qu’il venait, j’ai tout de suite voulu être présente. “J’aime beaucoup ce qu’il fait, je le suis sur les réseaux sociaux ».
C’est peut-être la clé pour intéresser de nouveau les jeunes à la politique : les réseaux sociaux. Au cours de cette soirée, Raphaël Glucksmann n’a pas caché son intérêt pour ces plateformes, quitte à se désintéresser des médias plus traditionnels comme la télévision. « J’ai refusé beaucoup d’invitations » avoue l’essayiste. « Si j’y vais, c’est pour parler des Ouïghours, ou des causes sur lesquelles je suis compétent. Pas pour commenter l’actualité. »
La cause des Ouïghours qui a justement fait parler cette semaine à l’Assemblée nationale. Les députés ont voté la veille de cette conférence à UT1 une résolution condamnant publiquement leur répression en Chine. Ce combat, Raphaël Glucksmann le porte déjà depuis un certain temps.
Le 1er octobre 2020, alors que l’actualité tournait autour d’une remontée épidémique de coronavirus, il avait inondé Instagram de carré bleu. Raphaël Glucksmann avait écrit sur les réseaux sociaux « partageons ce bleu qui est la couleur des Ouïghours, rendons visibles les invisibles. » Une campagne de sensibilisation qui a eu un effet boule de neige aussi efficace qu’un challenge TikTok qui a touché de nombreux utilisateurs de la plateforme, y compris certaines célébrités comme Abd Al Malik, Adèle Exarchopoulos, ou l’influenceur de 23 ans, Just Riadh.
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D’ailleurs, Raphaël Glucksmann compte aujourd’hui plus de 727 000 abonnés sur Instagram. C’est plus que les candidats déclarés à la présidentielle. A savoir Marine Le Pen 203 000 abonnés, Eric Zemmour, 173 000 abonnés, Jean-Luc Mélanchon, 142 000 abonnés, Anne Hidalgo 114 000 abonnés, Valérie Pécresse 36 000 abonnés ou Yannick Jadot 19 000 abonnés. Seul Emmanuel Macron, qui ne s’est pas encore déclaré candidat, fait mieux avec 2,7 millions d’abonnés.
Depuis l’épisode des carrés bleus, une partie de la jeunesse française semble se reconnaître dans le discours que porte Raphaël Glucksmann. C’est par exemple, le cas de Clémence qui attend son autographe à la fin de la conférence. « Il aborde des thèmes qui touchent directement notre génération, comme le changement climatique. »
Certains étudiants regrettent le fait que l’essayiste ne se soit pas présenté pour l’élection présidentielle de 2022. À ce sujet, l’homme politique se veut très clair : « Moi, je ne suis pas prêt. Je sais que je suis aujourd’hui meilleur qu’il y a deux ans. Que je connais des dossiers dont j’ignorais même l’existence. Que je suis capable maintenant de parler de politique commerciale, ou de politique industrielle en sachant ce que je dis et sans répéter bêtement des documents qui auraient été préparé par des experts. Mais je ne suis pas encore prêt. »
Le mouvement lancé par Raphaël Glucksmann, et son parti Place Publique qui trouve un écho chez les jeunes d’aujourd’hui, pourrait influencer le débat public ces prochaines années. Des idées qui pourraient aussi séduire les générations de la fin des années 2010, notamment en 2027.
Léo Molinié
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