INVASION – Ces insectes se font un malin plaisir de gâcher nos étés. Et depuis l’arrivée du moustique tigre en Haute-Garonne, en 2013, ils sont encore plus nombreux et voraces. Est-ce la douceur du climat toulousain ou le sang chaud des habitants qui les attirent dans la Ville rose ?
// Michael Ducousso
Les moustiques repassent à l’attaque ! Chaque été, c’est la même chose, ces petits vampires nous empoisonnent la vie avec leurs piqûres et leur bruit digne d’un A380 au décollage. Pour passer des vacances sans démangeaison, le JT s’est donc mis en chasse. Mais par où commencer la traque ? Il n’y a pas de mangrove à la Ramée, ni de marais le long du Canal du Midi.
En réalité, il semblerait que le problème soit la coupelle d’eau au fond du jardin de vos voisins. Chapeau moustiquaire sur la tête, nous sommes allés demander son avis à Jean-Claude Mouret. Cet expert est responsable adjoint de la coordination des opérations de l’Entente Iterdépartementale de Démoustication-Méditerranée. La Haute-Garonne notamment fait appel à ses services pour détruire les nids de moustiques tigres lorsqu’un cas de dengue ou de chikungunya se déclare. Car en plus d’être énervants, ces insectes peuvent transmettre ces maladies. À Toulouse, les cas – plutôt rares – sont liés à des voyageurs qui reviennent de pays à risques. Pour éviter la propagation, on démoustique à la moindre alerte.
Avec le temps, Jean-Claude Mouret a appris les habitudes de son ennemi : « Il se développe à 80 % dans l’espace privé, les pots de fleurs, les gouttières, les pneus usés, où il trouve de l’eau stagnante. » De mai à novembre, les femelles guettent la moindre flaque pour pondre leurs larves. Certains diront qu’il s’agit de perpétuer l’espèce, mais nous, nous pensons plutôt que leur seul but, c’est de nous pourrir la vie. Quoi qu’il en soit, elles apprécient les familles nombreuses : « Il y a en moyenne 200 œufs par ponte et elles peuvent pondre quatre à cinq fois dans leur vie. » Une cadence impressionnante qui rend difficile l’estimation réelle de leur population.
Mais pourquoi ces moustiques éprouvent-ils le besoin d’envahir notre voisinage ? Pourquoi ne pas trouver un coin plus tranquille, à la campagne ? « Parce que c’est un moustique essentiellement urbain », répond Jean-Claude Mouret. « C’est une espèce qui ne se déplace pas beaucoup par ses propres moyens, pas plus de quelques centaines de mètres par rapport à là où elle est née. Et du fait de la taille de Toulouse, c’est probablement là qu’on en trouvera le plus, surtout dans les zones pavillonnaires où ces insectes ont le plus de possibilités de ponte. »
Il n’y a donc plus qu’une solution : si vous voulez échapper aux moustiques cet été, partez à la campagne. Nous, nous avons déjà réservé un petit gîte au cœur de la Camargue. C’est bien la Camargue, non ?
La rédaction
Le Journal toulousain est un média de solutions hebdomadaire régional, édité par la Scop News Medias 3.1 qui, à travers un dossier, développe les actualités et initiatives dans la région toulousaine. Il est le premier hebdomadaire à s'être lancé dans le journalisme de solutions en mars 2017.
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