ÉCOCITOYEN. Mathieu Classe dévale les pistes enneigées depuis plus de 30 ans. Pour concilier sa passion du ski tout en préservant la montagne, il s’est engagé au sein de l’association Mountain Riders pour mener des actions de sensibilisation dans les stations pyrénéennes.
Souvenez-vous de la scène du film Les Bronzés font du ski : Jean-Claude Dusse, Gigi, Popeye et leurs acolytes déjeunent au pied des Alpes immaculées, avant de jeter un torrent d’emballages de déchets alimentaires sur la neige. « Cette séquence est malheureusement réelle. Je vois des vacanciers jeter leurs mégots par terre. Ils ne le font pas volontairement, mais par manque d’éducation au développement durable », constate Mathieu Classe, le coprésident de Mountain Riders, association qui organise des actions de sensibilisation au développement durable dans les stations.
Bien avant sa prise de fonction, ce Toulousain de 34 ans, amateur de poudreuse depuis l’âge de deux ans, s’appliquait déjà à préserver le massif en adoptant des gestes responsables et simples au quotidien. Pour réduire les émissions de dioxyde de carbone, il privilégie les transports en commun pour rejoindre les stations. De plus, « j’achète du matériel de qualité – ski, bâtons et vêtements – pour les conserver le plus longtemps possible et ainsi éviter le gaspillage. J’essaye aussi d’utiliser le moins possible les remontées mécaniques, consommatrices d’électricité, en remontant les pistes à pied. »
Néanmoins, ce comportement n’est pas adopté par tous les skieurs comme le constate Mathieu. « Les voitures, qui s’engouffrent dans les vallées durant les périodes de congés scolaires, sont de plus en plus nombreuses. Un nuage gris de pollution est alors visible dans le ciel et la neige n’est plus très blanche. »
Au terme de militant, il préfère celui de bénévole. Et pour cause, « l’association propose des solutions au bénéfice des hommes, de l’économie de la montagne, de la faune et de la flore. Je partage ces valeurs» explique-t’il.
Ainsi, Mountain Riders forme les acteurs de la montagne (collectivités, entreprises, stations, skieurs…) à l’écologie par la mise en place d’actions. L’une d’entre elles est la création du label Flocon vert, en 2013, qui récompense les stations de ski soucieuses de minimiser l’impact de leurs activités sur l’environnement. Pour en bénéficier, une enquête est menée via un questionnaire sur les thèmes de l’eau, de l’énergie, des déchets ou encore des transports.
Les stations alpines et jurassiennes auréolées par ce label – Vallée de Chamonix-Mont-Blanc, Les Rousses et Chatel – viennent d’être rejointes par une première station dans les Pyrénées-Atlantiques, La Pierre Saint-Martin.
Autre cheval de bataille de l’association : les déchets. Depuis 2012, une vingtaine d’opérations de ramassage de déchets ont été organisées dans différentes stations des Pyrénées, 80 dans les Alpes. Grâce à la bonne volonté des 5 900 participants,quelque 50 tonnes de déchets ont été récoltées pour être jetées à la poubelle.
Mathieu Classe et une dizaine de bénévoles proposent également des rencontres avec le public à l’occasion d’évènements organisés dans les stations pyrénéennes. « Lors de l’International Free ride film festival à Cauterets par exemple, l’association disposait d’un stand. Ce qui nous permettait de discuter avec les skieurs pour les sensibiliser à nos actions et à nos valeurs », précise-t-il.
Audrey Sommazi
Dans le dossier de cette semaine :
La montagne veut renfiler son manteau vert
Les solutions pour skier plus durable
Altiservice, des stations sur la pente douce
Trois innovations pour préserver la montagne
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