Jeudi 3 décembre, un radar discriminant devait être installé au niveau de l’échangeur de la Cépière. Au contraire des radars de première génération, ces nouveaux instruments permettent de flasher dans les deux sens et d’identifier motos et camions. Une mesure qui ne fait pas l’unanimité.
Par Laurie Mécréant
Bernard Ladevèze
Directeur régional de Midi-Pyrénées de l’Association Prévention Routière
Les radars discriminants peuvent faire diminuer le nombre d’accidents routiers, c’est une évidence. La vitesse est un facteur important d’accidents : 2 accidents sur 5. L’alcool est passé en tête des causes de mortalité sur la route, parce que les radars ont fait lever le pied aux conducteurs. C’est en 2002 que l’on a commencé à mettre en place la chaîne contrôle sanction avec l’installation de radars au bord des routes. Cette année-là on comptait 7642 tués en France. En 2014 on était passé à 3684. La chaîne contrôle sanction a fait diminuer d’environ 10km/h l’ensemble des conducteurs en France. Il a permis de diviser le nombre de morts par deux entre 2002 et 2015 !
Il existe plusieurs catégories de radar : les radars fixes de première génération qui tendent à disparaître, les radars tronçon, les radars embarqués et maintenant les radars discriminants. C’est un dispositif qui évolue continuellement. Le problème du radar de 1ère génération, c’est d’une part qu’il ne permet d’identifier ni les poids lourds, ni les motos, lesquels passent donc au travers du contrôle et d’autre part qu’il ne permet pas d’identifier quel véhicule est en infraction lorsqu’ils sont plusieurs sur différentes voies à passer devant le radar en même temps. À l’inverse, les radars discriminants peuvent faire ces distinctions.
Les radars sont placés dans les endroits où les forces de l’ordre ne peuvent pas faire de contrôle, sur les passages routiers où on observe beaucoup de trafic et de poids lourds, comme par exemple au niveau de Sesquières. Ça embête tout le monde, mais ça a quand même une utilité parce que quand la prévention n’est plus possible, il faut sanctionner. Quand on voit le drame que peuvent représenter les accidents, quand on perd quelqu’un, on se dit que les radars, puisqu’ils font diminuer le nombre d’accidents, sont à l’évidence un moindre mal.
Michel Ribet
Président de l’Automobile Club du Midi
La particularité du radar discriminant est qu’il peut différencier les véhicules qu’il contrôle. Il possède un système qui permet de détecter la présence d’un poids lourd. Automatiquement le radar applique alors pour ce véhicule la limitation de vitesse correspondante. C’est dont un radar qui fonctionne aussi bien pour les voitures et autres véhicules légers, que pour les poids lourds.
De plus, ces radars sont plus performants puisqu’ils repèrent sur quelle voie de circulation circule le véhicule en excès de vitesse pour ne flasher que ce véhicule. Les radars de génération antérieure ne pouvaient faire ce distinguo ce qui entrainait la nullité des PV si deux véhicules se trouvaient sur la photo.
Autre point, du fait de leur hauteur plus importante que les radars des générations précédentes, ces radars peuvent flasher dans les deux sens de circulation, c’est-à-dire aussi bien des véhicules en rapprochement qu’en éloignement.
Dire que ce système a permis d’abaisser la mortalité sur nos routes, ce sera avec modération que l’on soutiendra ces propos, par contre dire que ce système aura permis à l’état de prélever plus d’argent sur les usagers de la route, nous répondons oui sans nul doute.
La mortalité sur nos routes est passée en 25 ans de + de 16000 tués à + de 3000 aujourd’hui avec 2,5 fois plus de circulation, nous considérons donc que les usagers de la route conduisent d’une manière plus responsable qu’auparavant. Force est de constater que cela ne sert à rien en matière de répression puisqu’elle s’accroit chaque jour.
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