Ce jeudi 18 avril, la mairie et les associations partenaires ont publié les résultats de l’enquête réalisée le 15 février dernier auprès des personnes sans domicile fixe. Une opération menée dans le cadre de plan Logement d’abord, qui permettra de mieux cibler les actions à mettre en place.
C’était l’une des actions prévues dans le cadre du plan Logement d’abord, dont Toulouse est l’un des territoires pilotes. Le 15 février dernier, 155 bénévoles dont 75 de la mairie et 80 d’associations toulousaines, ont mené une enquête auprès des personnes sans domicile fixe. Le but : réaliser un premier état des lieux quantitatif, mais aussi qualitatif pour définir les politiques à mener. Qu’elles dorment dans la rue, dans un campement, dans un squat ou qu’elles soient hébergées en halte de nuit, à l’hôtel ou dans un gymnase, 4 163 personnes sans domicile ont ainsi été recensées ce soir là. Parmi elles, 767 sans-abris (à la rue, vivant dans un squat ou dans un campement), dont 262 enfants.
« Une première photographie de la situation »
Alors que plusieurs associations jugent ces chiffres sous-évalués, pour celles qui ont participé à l’opération, l’heure n’est pas à la polémique. « Nous avons rencontré des difficultés pour accéder à certains squats et campements où le dénombrement n’a pas pu se faire. Mais nous savions que l’étude ne pourrait pas être précise à 100 % », assure Francis Bornet, responsable rue des Restos du cœur. « C’est une première photographie qui ne reflète pas totalement la réalité, mais suffisamment parlante pour envisager des actions à court et moyen terme », confirme Marc Beauvais, président du Secours Catholique Ariège-Garonne.
L’expérience a aussi été l’occasion de proposer un questionnaire aux adultes rencontrés. 437 personnes ont accepté de répondre à cette enquête « riche en enseignements », selon Daniel Rougé, adjoint au maire en charge des politiques de solidarité et des affaires sociales. Les résultats montrent ainsi que les familles représentent 70 % des personnes sans solutions d’hébergement. 35 % sont des femmes. « De même, 66 % ont entre 25 et 49 ans. Cela veut dire qu’ils sont en âge de travailler, ce qui nous permet d’envisager une inclusion sociale par l’emploi », analyse l’élu.
L’enquête révèle par ailleurs qu’un peu plus d’une personne interrogée sur deux (52%) vit à Toulouse depuis plus d’un an et 30 % depuis moins de 6 mois. Signe à la fois d’un phénomène de sédentarisation, mais aussi de l’arrivée récente de nouvelles populations migrantes.
Le constat global est jugé préoccupant par Daniel Rougé, qui reconnaît le caractère sous-dimensionné de l’hébergement de droit commun et du Dispositif national d’accueil (DNA) pour les demandeurs d’asile. « Cette enquête confirme le besoin d’inscrire notre action dans une logique de parcours. Il faut amener les personnes sans domicile fixe vers le logement pour libérer les places d’hébergement d’urgence qu’elles occupent au profit des sans-abris », observe le conseiller municipal. Pour Marc Beauvais, du Secours Catholique, l’enjeu est aussi d’accompagner les personnes pour les maintenir dans un logement. « Dans les squats, il existe une forme de lien social. Quand nous proposons un appartement, cela peut être vécu comme un isolement. Il faut mener tout un travail sur cette question. »
L’enquête est amenée à être renouvelée chaque année avec des pistes d’amélioration comme le fait de mieux préparer l’opération pour accéder aux squats et aux campements. Les résultats permettront ainsi de mesurer l’évolution de la situation.
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