Grâce à une production hydraulique, éolienne et solaire record, près de la moitié de la consommation électrique d’Occitanie est couverte par des sources d’énergie renouvelable. Un bond de 35 % en un an.
Malgré une attractivité et une démographie en constante progression, la consommation électrique en Occitanie s’est stabilisée. Avec 35,5 térawatts-heure, elle représente 8 % de la consommation nationale en 2018 d’après le dernier bilan du Réseau de transport d’électricité (RTE). En regard, la production régionale a augmenté de presque 13 %, pour atteindre 37,7 térawatts-heure. Elle couvre ainsi la totalité de sa consommation. Le Conseil régional affirme cependant sa volonté d’y parvenir essentiellement à partir d’énergies renouvelables.
« Nous pouvons adapter la production hydraulique à la consommation électrique »
Si la production locale reste encore issue du nucléaire à 45 %, les sources d’énergie verte que sont l’hydraulique, l’éolien, le solaire et les bioénergies ont généré plus de la moitié de celle-ci (54%) l’année dernière. Un record en la matière. Une croissance de 35 % qui s’explique « par une pluviométrie abondante en 2018, ce qui a permis de faire tourner les installations hydrauliques à plein régime, mais aussi par une météorologie favorable aux parcs éoliens et solaires », observe Erik Pharabod, délégué de RTE dans le Sud-Ouest.
La filière hydraulique augmente ainsi sa production annuelle de 49 %. Outre son caractère renouvelable, cette source d’énergie a l’avantage de pouvoir être stockée. « Nous pouvons la piloter, en ouvrant ou fermant les vannes des barrages, et l’adapter à la consommation électrique », précise le délégué de RTE. Un atout dont ne disposent pas les autres énergies vertes. Toutefois, les infrastructures hydrauliques sont exploitées à leur maximum et aucun nouveau projet n’est prévu pour l’instant en Occitanie. Ce qui signifie que la capacité critique de production de la filière est atteinte.
Le développement des parcs éoliens et solaires est alors envisagé comme une priorité. Mais, ceux-ci ne sont pas situés sur les zones de consommation. « Ils sont essentiellement positionnés en territoires ruraux, tandis que ce sont les grandes métropoles qui concentrent l’utilisation de l’électricité produite », commente Erik Pharabod. Il s’agit donc d’acheminer cette dernière via le réseau national. « Ce transport, même s’il nécessite la création de nouveaux ouvrages, est principalement assuré par les structures existantes. Mais, elles datent du milieu du XXe siècle. Une réhabilitation s’impose. Au total, RTE a investi 158 millions d’euros dans la région pour cela », poursuit-il.
Un impératif d’autant plus prégnant que Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, a clairement affiché son ambition de devenir la première région à énergie positive d’Europe d’ici 2050. Le but étant que la production d’électricité à base d’énergie renouvelable soit supérieure à la consommation.
« C’est tout à fait possible », confirme le représentant de RTE, qui nuance : « Cela ne signifie pas pour autant que le territoire peut prétendre à l’autonomie en matière d’électricité verte, car celle-ci est distribuée à l’échelle nationale. L’énergie générée en Occitanie n’est pas forcément employée dans la région. » Il s’agit donc d’un choix politique plus que d’un enjeu local.
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