Moins pratiqué que dans d’autres pays, le bras de fer sportif semble avoir le vent en poupe en France où les clubs se multiplient. Le Toulouse Armwrestling Club a ouvert l’an dernier. Il est dirigé par une femme, Pauline Castillo, qui vient de remporter le titre de championne de France de la discipline. – Monique Castro
© Franck Alix« Quand je dis que je pratique le bras de fer sportif, les gens ouvrent de grands yeux », témoigne Pauline Castillo. Sa famille était dubitative : « C’est quoi cette lubie ? » Une sorte de virus plutôt, que cette Avignonnaise de 30 ans a attrapé à son arrivée dans la Ville rose, début 2017. Quelques mois plus tard, elle fonde le Toulouse Armwrestling club, premier club de bras de fer toulousain, dont elle est la directrice. « Je n’aime pas faire les choses à moitié. »
C’est Thibaut Lely, qu’elle rencontre à Toulouse et qui deviendra son compagnon, qui l’introduit dans l’univers des ferristes. « Thibaut est dans le monde de la force. Une revanche sur la maladie qui l’a touché dans l’enfance », explique-t-elle. Champion d’Europe de power lifting, variante de l’haltérophilie, il pratique le strong man, littéralement homme fort, dont les adeptes déplacent des boules d’atlas ou des camions.
Les yeux de Pauline brillent quand elle parle de bras de fer : « C’est un sport enivrant. Plus on progresse, plus on veut en faire. Il y a des mouvements que l’on refait cent fois et que l’on ne maîtrise toujours pas. » Les 11 licenciés toulousains (160 au niveau national) s’entraînent deux fois par semaine ‘’à la table’’.
Ludique et adapté à tous puisqu’il s’organise par catégorie de poids, le bras de fer sportif est peu pratiqué en France contrairement à d’autres nations comme les États-Unis, le Japon, la Suède – où il y a beaucoup de femmes – et les pays de l’Est. « Il ne faut pas se fier à la taille des bras ni à l’âge, le plus important c’est d’avoir un bon poignet, de bons ligaments et une bonne pression. »
C’est d’abord les yeux dans les yeux que se noue le duel. Puis, la position de la main, éminemment stratégique. « Quand on se place, on essaie de mettre les doigts le plus haut possible sur la main de l’adversaire, un demi-centimètre grignoté peut changer l’issue du combat. » Car tout se joue très vite. Un combat dure cinq secondes en moyenne. Des secondes précieuses qui lui ont permis de décrocher le titre de championne de France 2018.
La rédaction
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