Depuis sa rencontre, fin juin, avec le délégué de la République en marche Stanislas Guérini, Jean-Luc Moudenc se dit ouvert au dialogue pour les municipales de 2020. Mais, alors que ce dernier n’a pas encore commencé, chaque camp fixe déjà ses conditions.
À ce stade, on peut tout juste qualifier les relations de cordiales. Alors qu’il pourrait faire partie des rares maires sortants de grandes villes sans candidat de LaREM face à eux au scrutin de 2020, Jean-Luc Moudenc ne saute pas sur l’occasion. Au contraire, il a préféré soutenir la liste LR aux Européennes, contre la majorité présidentielle, et sa rencontre avec le délégué de la République en marche Stanislas Guérini, le 28 juin dernier, n’a fait qu’entrouvrir le dialogue : « Nous avons convergé sur le fait que la nature de cette élection municipale était particulière et ne pouvait obéir à une logique d’étiquette. Nous nous sommes quittés en convenant de reprendre contact ultérieurement pour rentrer davantage dans les sujets à traiter, sans fixer de date à ce stade », rapporte Jean-Luc Moudenc, qui prévient qu’il ne fera allégeance à personne. Par exemple, il n’est pas question pour lui de désavouer certains membres de son équipe, comme le réclame la formation politique d’Emmanuel Macron.
« Nous posons comme préalable à tout accord politique le refus de participer à une coalition avec des représentants du mouvement Sens commun. Avec le débat national sur la PMA à la rentrée, il serait illisible de faire tribune localement », confirme Pierre Casteras, le référent LaREM en Haute-Garonne, désignant sans le nommer l’adjoint chargé des anciens combattants Jean-Baptiste de Scoraille. De même, certains propos récemment tenus, à propos de prostituées, par Olivier Arsac, en charge des politiques de prévention et de sécurité de Toulouse « ne se retrouvent pas dans le projet de société que nous portons. C’est à ceux qui veulent travailler avec nous de prendre leurs responsabilités ».
Et le maire de Toulouse de rétorquer dans la foulée : « La seule vraie question, concernant ces deux collègues, est de savoir s’ils ont ou non agi pour le bien des Toulousains depuis qu’ils sont élus. À l’évidence, c’est bien le cas et je leur exprime à nouveau ma confiance. » Le barrage reste donc à lever entre les deux bords.
Pour les responsables de LaREM 31, les avis pourraient également diverger lors de la rédaction d’un programme commun. « Quand on se dit Macron-compatible, il faut le prouver. Nous avons des différences à faire valoir et des propositions concrètes sur le logement, la sécurité, la mobilité, la culture ou le rayonnement de la Ville rose », insiste Pierre Casteras. Avant d’ajouter : « Il faudra surtout parler de Toulouse et des Toulousains. Pas de répartition de postes… » Du moins, pour l’instant.
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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