Craintes. Les salariés de Télé Toulouse ont de nouveau exprimé ce mardi leurs inquiétudes quant à l’avenir de l’entreprise. Criblée de dettes, la télé locale est menacée de disparition et en appelle au soutien des Toulousains.
Par Soledad Arque Vazquez
Ce sont des salariés exaspérés et fatigués qui se sont exprimés hier lors de la conférence de presse. A l’issue du 29 mai, c’est l’avenir de la chaîne qui se joue au tribunal de commerce et les salariés ont l’impression que « Jean-Luc Moudenc joue la montre. Nous sommes condamnés à mort, nous sommes les futures victimes du futur métro dans l’attente d’une grâce de Moudenc qui ne vient pas », s’exclame la représentante des salariés Anne Auriol. « La mairie principale actionnaire est notre première défenseuse mais aussi notre première fossoyeuse » rajoute un employé. TLT est aujourd’hui en déficit de 200 000 euros et traine une dette de 1,6 millions d’euros. « On gratte les fonds de tiroirs » expliquent-t-ils. Selon eux, la trésorerie à tout juste permis de payer les derniers salaires. Il n’y a plus de maquilleuse, plus de matériel pour réaliser les reportages, Télé Toulouse a clairement la tête sous l’eau. Pourtant, il y a quinze jours le Conseil supérieur de l’Audiovisuel a lancé la procédure de renouvellement de sa fréquence. Les salariés âgés en moyenne de 45 ans pour les journalistes et de 50 ans pour les techniciens s’inquiètent : « où voulez-vous trouver du travail dans ce secteur à cet âge ».
« On a envie de croire que TLT peut encore vivre »
TLT fait partie du paysage audiovisuel toulousain depuis 27 ans. Et derrière la petite lucarne ce sont plus de vingt salariés et quatre intermittents qui pourraient se retrouver sur le carreau, car « le maire juge la chaîne trop couteuse et plus assez regardée pour exister ». Tous déçus face à l’investissement donné, c’est l’incompréhension qui règne au sein de l’équipe. « Notre dette est remboursable jusqu’en 2019 », explique Anne Auriol. « C’est juste de la mauvaise foi, jusqu’où le maire va-t-il aller ? ». Le problème ? Un manque à gagner considérable sans la mise en place d’une régie commerciale. Pour les salariés c’est la solution qu’il faudrait apporter. « Avant le premier plan social de 2008, TLT fonctionnait à plein régime car nous n’avions pas à gérer les problèmes commerciaux». Quant à la question des spectateurs ce n’est pas non plus une cause perdue. « Le sport est l’un des programmes les plus visionnés » explique un salarié. Samuel Prieur responsable sportif de la chaîne nous explique que depuis début septembre le programme foot comptabilise entre 8000 et 10000 visionnages. A l’arrivée de la coupe du monde de rugby et de l’Euro de football en 2016 «TLT a encore son rôle à jouer » nous dit-il. Tous gardent espoir d’un futur repreneur : « Maintenant c’est aux actionnaires et politiques de prendre leurs responsabilités » concluent-ils. Et pour montrer qu’ils ne sont pas les seuls à vouloir prolonger cette aventure médiatique, ils ont décidé de faire appel aux Toulousains. Hier, une soirée de soutien a eu lieu à la Dynamo en présence d’artistes toulousains venus les soutenir, notamment Bernado Sandoval et El Gato Negro. Un moyen de dire que TLT a encore sa place à Toulouse.
La rédaction
Le Journal toulousain est un média de solutions hebdomadaire régional, édité par la Scop News Medias 3.1 qui, à travers un dossier, développe les actualités et initiatives dans la région toulousaine. Il est le premier hebdomadaire à s'être lancé dans le journalisme de solutions en mars 2017.
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