Depuis ce mardi 1er octobre, la Maison des solidarités de Frouzins est fermée. Dans l’incapacité de répondre à toutes les demandes et au bord de l’épuisement professionnel, son personnel a exercé son droit de retrait.
© Sud CT 31Les dix agents de la Maison des solidarités (MDS) de Frouzins n’en peuvent plus. Depuis mardi, ils font valoir leur droit de retrait, toujours à leur poste, mais les portes de l’institution fermées. Alors que la fréquentation du lieu augmente sans cesse, qu’ils réclament l’embauche d’une secrétaire et la présence d’un médecin supplémentaire, on vient au contraire de leur annoncer qu’un poste allait être supprimé…
« Faute de moyens humains, les personnels n’arrivent plus à répondre aux besoins des usagers. Il y a une spirale infernale d’absence de solution et cela affecte chacune de leurs missions. Un drame en entraînant un autre, la semaine dernière, l’un des jeunes dont ils s’occupent a fait une tentative de suicide », rapporte Jean-Claude Pilet, représentant du syndicat Sud 31.
Protection maternelle infantile, aide sociale à l’enfance, aide aux personnes âgées ou handicapées, les Maisons des solidarités – il y en a 23 en Haute-Garonne – assurent l’ensemble des compétences sociales du Département. « La dégradation des conditions de travail y est générale », constate le syndicat Sud, qui a déjà déposé, ce lundi 30 septembre, un droit d’alerte et un droit de retrait pour tous les salariés de la MDS de Cazères (31).
Les répercutions sur la santé des agents sont nombreuses : « La plupart souffrent d’épuisement physique et psychique, ils sont arrivés à saturation. Nous en avons averti la médecine du travail », prévient Jean-Claude Pilet. Il déplore aussi l’absence de réponse de la part de leur direction départementale : « Un silence qui fait mal. » Ainsi que l’absence d’information aux usagers sur la situation actuelle. « Cela donne l’impression qu’il n’y a pas de prise en compte de la réalité du terrain et de l’intérêt des personnes accueillies. »
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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