Par 84 voix contre 36, les conseillers métropolitains ont voté jeudi 13 décembre pour une délégation de service public de l’eau et de l’assainissement. Véolia et Suez se verront confier, à partir du premier janvier 2020 et pendant 12 ans, ces deux marchés estimés à un milliard d’euros, hors taxes et redevances. Retour sur une délibération sans surprise, mais animée.
Il ne manquait que deux conseillers métropolitains jeudi 13 décembre, chaque responsable de groupe ayant battu le rappel pour ce vote décisif. À commencer par celui de la majorité, dont 67 élus sur 68 se sont prononcés en faveur d’une délégation de service public de la gestion de l’eau et de l’assainissement. Seule Dominique Faure a choisi de ne pas s’exprimer. Travaillant pour le cabinet d’audit qui assiste la collectivité sur la question, elle avait été accusée de conflit d’intérêts : « Je suis content que ce sujet ne vienne plus perturber les débats », s’est félicité Pierre Trautmann, vice-président de Toulouse Métropole en charge des délégations de service public, à quelques minutes du scrutin. L’élu a assuré une nouvelle fois à tous ceux qui s’interrogent sur la solidité du contrat avec Suez et Véolia, que celui-ci « est en béton ».
Un vote pour le pouvoir d’achat
À partir du premier janvier 2020 et pendant 12 ans, ces deux groupes se verront confier des marchés estimés à un milliard d’euros, hors taxes et redevances. La Métropole prenant 70 % des investissements à sa charge, dont 24 millions d’euros par an pour le changement des canalisations. Le tarif unique pour l’usager est fixé à 2,91 euros le mètre cube d’eau, « le plus bas de France », a-t-on entendu plusieurs fois encore. « N’oubliez pas ce qui se passe dans la rue… Cette baisse de prix correspond à une économie de 120 euros par an en moyenne pour chaque foyer », a enfoncé Pierre Carles, le maire de Blagnac, qui compte parmi les six radicaux de gauche, sur huit, ayant approuvé le texte.
C’est pour cette raison que le maire socialiste de Montrabé Jacques Sébi leur a emboîté le pas. Son groupe s’est d’ailleurs montré très divisé, 13 autres conseillers roses s’étant abstenus. Ce qui fait dire au président Jean-Luc Moudenc qu’après avoir « érigé l’eau en totem politique, l’unité apparente de la gauche a volé en éclats ».
L’opposition n’en démord pas
Parmi les plus virulents partisans d’une régie publique de l’eau, Claude Raynal, le chef du groupe socialiste, n’a pas manqué de charger la présidence de la Métropole toulousaine : « S’il y a des dogmatiques dans cette salle, ce sont Jean-Luc Moudenc et Pierre Trautmann. » Dans le reste de l’opposition, les communistes, Génération.s et le groupe Métropole citoyenne ont voté, comme un seul homme, contre une exploitation privée. Antoine Maurice, membre du groupe Métropole citoyenne, a proposé une nouvelle fois la mise en place d’un tarif social et progressif, « pour que les premiers mètres cubes d’eau nécessaires à la vie soient gratuits ». Quant à son voisin d’assemblée François Lépineux, il a réclamé un report du vote et un délai de trois mois supplémentaires pour comparer les chiffres : « Pourquoi une telle urgence pour un contrat de 143 mois ? Afin de museler le débat ! », fulmine le maire de Brax, le seul avec celui de l’Union, Marc Péré, à avoir organisé une votation citoyenne sur le sujet. Son groupe dit vouloir poursuivre le combat « sur le terrain politique » et n’exclut pas un éventuel recours juridique pour faire annuler la délibération.
Commentaires
Taur le 13/11/2024 à 09:55
C'est une honte de faire faire énormément de profits a des groupes financiers au détriment de la population et en plus la métropole prend en charge 70% des travaux de renouvellement et autres. Vous avez été élu pour défendre les intérêts de la population et non pour profiter financièrement du plus grand nombre. Vos intérêts passent souvent avant ceux de la population. C'est un comportement indigne, vous devriez avoir honte, et je ne vous qualifie pas des mots que je pense