Plusieurs personnalités politiques nationales étaient à Toulouse hier pour soutenir Antoine Maurice. Toutes espèrent que la Ville rose sera le symbole du renouveau de la gauche.
« C’est le genre de table à laquelle chacun de nous aspire depuis toujours », s’amuse Benoît Hamon, ancien candidat socialiste à l’élection présidentielle. En effet, des représentants nationaux de la majeure partie de la gauche dans une même pièce n’est pas chose commune. C’était le cas hier à Toulouse avec la venue d’une délégation de personnalités politiques de tous horizons pour soutenir Archipel Citoyen : Clémentine Autain, députée La France Insoumise, Ian Brossat, porte-parole du PC et adjoint d’Anne Hidalgo à Paris, Noël Mamère, ancien député EELV, Sandra Régol, secrétaire nationale adjointe du même parti, Corinne Narassiguin, secrétaire nationale du PS, Manuel Bompard, eurodéputé LFI et donc Benoît Hamon, fondateur de Génération.s.
C’est d’ailleurs poussé par la curiosité de rencontrer « l’alchimiste » à l’origine de ce rassemblement historique que ce dernier a daigné sortir, momentanément, de sa retraite : « Construire un tel rassemblement est loin d’être simple. Et cela n’aurait jamais été possible sans autorité politique, c’est à dire la capacité à fédérer autour d’une vision et d’un projet, à trancher des débats et produire du compromis », adresse-t-il à l’égard d’Antoine Maurice.
Quelques heures plus tôt, toutes ces personnalités ont déjeuné en compagnie de plusieurs citoyens présents sur la liste après avoir été plébiscités ou tirés au sort. Tous n’ont ainsi pas manqué de louer l’originalité de la démarche originelle d’Archipel Citoyen, malgré le caractère très politique de cette journée ponctuée d’une balade médiatique dans les rues de Toulouse et d’une conférence de presse aux airs de meeting.
« Oui, il y a un rassemblement des partis sur cette liste mais qui s’est fait à partir des citoyens et du besoin des habitants. C’est une réponse très moderne pour changer d’ère à Toulouse où la droite réactionnaire et clientéliste me rappelle les mauvaises années à Paris », assure Clémentine Autain. De même, pour Noël Mamère, « ce qui se passe ici n’est pas une résurgence de la vieille gauche plurielle. Avec le plébiscite ou le tirage au sort, on donne la possibilité à des gens de se mêler enfin de ce qui les regarde et il n’y aura pas de retour en arrière ».
Dans ce concert de louanges, Manuel Bompard, le local de l’étape, retient, lui, la dimension démocratique innovante de la liste qu’il soutient depuis le début : « elle a été présente dès la composition, ce qui a permis à des candidatures du mouvement social, du monde associatif et syndical d’en faire partie. Mais elle le sera aussi dans l’exercice du pouvoir avec la volonté d’associer les citoyens aux décisions tout au long du mandat ».
Conscients qu’une possible vague de gauche aux municipales pourrait servir de déclic à un renouveau de la gauche, tous seront donc très attentifs aux résultats de la Ville rose dimanche soir. « Effarée d’avoir entendu Jean-Luc Moudenc brandir la menace des chars russes » pendant la campagne, Sandra Regol, responsable d’EELV, espère ainsi que Toulouse sera le symbole du changement « face au camps du statu quo » : « Antoine Maurice n’est peut-être pas la plus connue des personnalités politiques, mais est-ce nécessaire de l’être pour bien gérer la ville ? S’affirmer en tant que collectif en action, ça c’est déjà un sacré changement ».
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