En juin 2020, Toulouse, ville pilote, fera partie des premières communes françaises dotées d’un réseau de téléphonie mobile de cinquième génération. Alors que les études se contredisent sur l’éventuelle dangerosité de la 5G, préventivement, les associations tirent la sonnette d’alarme.
SFR sera le premier opérateur à installer la 5G à Toulouse. Une phase de test pourrait débuter en juillet, pour une commercialisation prévue en juin 2020. Sollicitée par la rédaction, l’entreprise de téléphonie indique qu’elle ne devrait pas communiquer avant la rentrée prochaine sur le déploiement de ce nouveau réseau dans la Ville rose. Dix fois plus de débit, dix fois plus d’objets connectés simultanément, dix fois moins de temps de réponse… Ce que l’on sait de cette cinquième génération tient en ces quelques chiffres impressionnants. Robotisation, voitures autonomes, chirurgie à distance, la 5G promet d’accélérer, de fluidifier et de décupler tout autant nos échanges que ceux des machines.
« Il y aura des conséquences sanitaires majeures »
Pour que le réseau soit efficient, il faudra ériger beaucoup plus d’antennes-relais qu’auparavant, environ une tous les 1 500 mètres. Et à terme, 20 000 satellites transmettront les données, partout sur terre. « Chaque centimètre carré sera exposé, il n’y a aura plus aucune zone blanche. Alors que le nombre d’électro-hypersensibles est estimé à plusieurs millions en France, il y aura des conséquences sanitaires majeures », s’alarme Pierre-Marie Théveniaud, le président de l’association Robin des toits. Aujourd’hui, celle-ci ne peut lancer de procédure en justice, faute de réglementation en la matière : « Les expérimentations se font ainsi à marche forcée. Nous demandons leur arrêt immédiat et la réalisation d’études d’impact sanitaire », fait valoir le responsable, qui rappelle que certains pays, comme la Belgique, ont banni la 5G de leur territoire jusqu’à nouvel ordre.
« Les gens n’ont pas conscience que la première source d’exposition est leur téléphone », prévient de son côté Marc Arazi, président d’Alerte Phonegate, qui en veut pour preuve un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) révélant qu’en 2017, neuf portables commercialisés sur dix dépassaient les limites d’émission autorisées. « Dans un tel contexte, comment pouvons-nous faire confiance au discours des régulateurs ? » s’interroge ce médecin de formation. En 2017, il a fait partie des 180 scientifiques du monde entier ayant signé “l’EU 5G Appeal” pour suspendre le développement de la 5G jusqu’à ce que soit établie la preuve de son innocuité. « Alors que nos téléphones n’ont aujourd’hui que trois ou quatre antennes intégrées. Avec la 5G, ils en auront une multitude, puisque cette technologie va multiplier le nombre de connexions possibles », souligne-t-il.
En réponse, l’Agence nationale des fréquences (ANFR), assure que « les smartphones compatibles avec la 5G n’émettront pas davantage d’ondes » et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) que « la recherche n’a pu fournir de données étayant une relation de cause à effet entre l’exposition aux champs électromagnétiques et des symptômes rapportés par les utilisateurs ». Devant tant de contradictions, ces derniers ont de quoi rester circonspects.
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