Originaire de la région toulousaine, c’est également dans la ville rose que Jean-François Revel a fait ses études d’ingénieur. Aujourd’hui gérant d’une PME toulousaine spécialisée dans l’énergie et le transport ferroviaire, il pose un regard humaniste sur la société et l’actualité de notre ville.
Par Myriam Balavoine
Le rachat de l’aéroport Toulouse-Blagnac
L’annonce de l’entrée de capitaux étrangers ne laisse pas indifférent. La privatisation partielle des grands aéroports est une petite révolution mais si le montage est bien pensé, il peut être bénéfique : les actionnaires publics ou consulaires sont les garants de la dimension service public et d’un niveau de qualité, alors que les actionnaires privés peuvent stimuler la performance dans l’intérêt de toutes les parties prenantes et encourager le déploiement des technologies. Pour un aéroport, conserver au moins la moitié du capital dans le secteur public est à mon sens une exigence à laquelle il ne faudrait pas déroger. N’oublions pas que des acteurs français ont pris des positions équivalentes à l’étranger. Ce qui devrait prévaloir, c’est la meilleure offre économique, l’intégrité des acteurs et la pertinence des plans de développement, sans considérations à trop court terme.
Le blocus de l’université Toulouse 2 – Jean-Jaurès
Quel étudiant dans son cursus n’a pas vécu de mouvement revendicatif? Confronter un idéal de vie à l’ordre établi d’une université, protester pour disposer de davantage de moyens, inventer une autre forme d’enseignement sont des causes qui méritent d’être défendues. Bloquer un établissement un temps raisonnable n’est pas choquant si le but est d’interpeller le plus grand nombre sur le bien fondé du mouvement et de lui donner l’écho qu’il mérite. Le conflit n’étant pas une fin en soi, il faut savoir aboutir à une issue constructive et lever un blocus : négocier avec l’administration la mise en place de groupes de réflexion enseignants-élèves pour élaborer des propositions qui pourront être présentées au ministère est un levier possible. L’autonomie donnée aux universités est une chance à saisir!
Le secteur de l’emploi en intérim
L’intérim est un levier de flexibilité indispensable aux entreprises mais le revers de la médaille est que ce statut génère de la précarité pour le salarié, même si en intermission, il peut prétendre à des indemnités… Il y a certainement d’autres outils de flexibilité à inventer : certaines entreprises créent des groupements d’employeurs pour mutualiser les ressources et atténuer cette précarité… Dans certains pays, les périodes intercalaires donnent droit à des formations. A contrario, il est fréquent qu’un collaborateur qui s’investit dans sa mission soit finalement repéré avec une proposition de contrat à la clé. Dans une période où le marché du travail est tendu, c’est un excellent moyen pour se construire une expérience solide : les employeurs qui ont des postes à pourvoir durablement savent valoriser ces parcours, qui témoignent d’une forte volonté des candidats.
Le renouvellement de la classe politique
La classe politique est rongée par la professionnalisation de la filière : faire d’une carrière politique son objectif professionnel et cumuler les mandats est souvent contre-productif pour le pays. Certes, le politique carriériste accumule de l’expérience ; mais il tombe immanquablement dans le clientélisme et les discours convenus, ce qui l’empêche de prendre les décisions courageuses dont les collectivités et l’État ont besoin. La classe politique a besoin de diversité dans tous les sens du terme : la suppression du cumul de mandats et de la réélection à un second mandat est le meilleur moyen de permettre l’arrivée de nouveaux acteurs avec des idées neuves et des discours vrais. Cette mesure produirait certainement son efficacité et nous donnerait des représentants et édiles beaucoup plus proches de la réalité vécue par tous les Français et administrés !
Commentaires